BÉRÉCHITE (Genèse)
CHÉMOT (Éxode)
VAYIKRA (Lévitique)
BAMIDBAR (Nombres)
DÉVARIM (Deutéronome)

 

 

Elever les lumières  

La lecture de la Thora de ce Chabbat, nous présente cette ordonnance de l’Eternel destinée au Grand-Prêtre Aaron dans son sacerdoce au Temple : ‘’Quand tu feras monter les lumières, c’est vis-à-vis de la face du chandelier que les sept lumières projetteront leur éclat lumineux’’ (Nbres VIII – 2).

Nos Sages font remarquer que la prescription de ce commandement ne revêt pas la forme impérative habituelle, à l’aide de l’emploi du vocable le mieux indiqué ‘’ha’alé, fais monter’’, mais plutôt la forme affirmative ‘’béaalotkha, lorsque tu élèveras’’. Rachi, le commentateur classique de la Bible, s’inspire de l’enseignement talmudique pour justifier le choix porté sur cette forme affirmative ‘’béaalotkha’’, pour dire que la Thora a voulu ainsi nous signifier que le Grand-Prêtre devait allumer les lumières du chandelier de façon à ce que la flamme monte d’elle-même. Par ailleurs, expliquent nos Sages, le Grand-Prêtre devait disposer les mèches dans les godets du chandelier, de façon que les trois flammes de droite et les trois de gauche, projettent leur lumière en direction de la flamme centrale. Cette indication signifie sur le plan allégorique, que les actes de piété dictés par l’esprit et représentés par l’emplacement de la ménorah du Temple, orientée vers le sud, allusion à la recherche de la sagesse selon l’adage talmudique, d’une part ; et les activités matérielles orientées vers le nord où se trouve la table sacrée, d’autre part ; doivent au même titre avoir pour mobile et aboutissement, la sanctification de l’Eternel . De là découle l’obligation de placer dans le Temple, la ménorah, le chandelier, symbole de la spiritualité, face à la table sacrée, emblème du matérialisme. Ces dispositions nous montrent clairement que la recherche de l’harmonie de ces deux facteurs, et le sage emploi de nos facultés, ont pour objet de nous procurer la satisfaction morale et physique. 

Vu sous un autre plan, Rabbi Eliezer Ashkénazi dit dans son commentaire, que les lumières des sept branches du chandelier, symbolisent l’ensemble des sciences principales de l’antiquité. Elles représentent les sept branches de la sagesse : la théosophie, soit la connaissance des éléments spirituels fondée sur une conviction intime, en un mot, la révélation ; la philosophie, qui se traduit par l’usage de la raison au service de la pensée et de l’action ; l’alchimie ou la transmutation des éléments ; l’astrologie, avec son influence des astres sur le cours des événements terrestres ; les mathématiques, discipline du raisonnement déductif ; la musique, ou l’art de combiner les sons ; et enfin, les sciences naturelles. Bien que l’objet de ces diverses disciplines soit d’ordre matériel, physique et profane, leur connaissance doit être à même de provoquer la perfectibilité de l’âme humaine et la pureté de la conscience ; en d’autres termes, de servir le devoir et l’éthique. Nous pouvons conclure que plus la créature humaine déploie les facultés déposées en elle, d’adresse, de force d’intervention et de sagacité dans le domaine des sciences, plus nous apparaît clairement le devoir de nous incliner devant le créateur suprême qui apporté à l’existence la matière et l’esprit, et qui a détaché une parcelle infime de sa sagesse, pour en faire don aux humbles mortels. Ainsi donc, les lumières de la science, à l’exemple des flammes du chandelier projetant leur éclat en direction de la face de la ménorah, doivent aboutir à éclairer les grandes vérités de la Thora.

Le Zohar nous enseigne que nul espace n’échappe au rayonnement de la lumière divine. L’émanation de la divinité se manifeste dans toute la création. Toutefois, l’être humain fait à l’image de l’Eternel, se situe à l’échelon supérieur de la création. A cela, le Talmud (Roch Hachana 16) ajoute : ‘’Chaque jour, chaque instant, peut influer sur la balance des mérites de l’homme et modifier radicalement son destin’’. En d’autres termes, il existe constamment dans le temps, une certaine possibilité de progrès dans notre évolution morale. C’est pourquoi notre calendrier est jalonné de périodes au cours de l’année, durant lesquelles notre rénovation spirituelle jouit de circonstances plus propices et se trouve encouragée de stimulants plus féconds. La célébration de la Bar Mitzva fait partie de cet ordre et permet l’ouverture d’un horizon nouveau, d’un engagement qui ennoblit la personne qui se fraie le chemin pavé des mitzvoth de la Thora. Cette réflexion nous permet de nous reporter à cet enseignement du Midrach relatif au choix du terme ‘’béaalotkha’’, appliqué à l’allumage des lumières du chandelier du Temple : ‘’L’Eternel dit à Moïse : ce n’est pas parce que J’ai besoin de lumière que Je vous ai donné des ordres à leur sujet, mais c’est uniquement pour créditer de mérites les enfants d’Israël obéissant à mes commandements’’ (Midrach Rabba Béaalotkha). En d’autres mots, à l’exemple de toute mitzva qui participe et contribue au devenir du monde, et qui répond à la volonté de l’Eternel, l’ordonnance de l’allumage du chandelier se trouve dans le même ordre. En l’occurrence, D… n’ayant nul besoin de ces lumières, c’est uniquement pour multiplier les mérites d’Israël que cette loi lui fut dictée. Comme l’atteste cette parole du prophète Daniel : ‘’C’est l’Eternel qui révèle les choses profondes et cachées. Il connaît ce que recèlent les ténèbres, et la lumière réside avec Lui’’ (Dan. II – 22). Le psalmiste écrit par ailleurs : ‘’Les ténèbres mêmes ne sont pas obscures pour Toi, la nuit est lumineuse comme le jour ; l’obscurité est clarté pour Toi’’ (Ps. CXXXIX – 12). Ainsi donc, D… n’a nul besoin de la lumière des mortels pour éclairer le Temple. Le Midrach illustre cela pour en apporter la preuve, en disant que lorsqu’un homme construit une maison, il y pose des fenêtres étroites à l’extérieur et larges à l’intérieur, de telle façon que la lumière puisse pénétrer de l’extérieur et illuminer l’intérieur. Alors que dans le Temple construit par le roi Salomon, il fit faire au contraire des fenêtres étroites au dedans et larges au dehors, de façon que la lumière puisse jaillir du Temple et rayonner vers l’extérieur. 

‘’Béaalotkha et ha neroth, tu élèveras les lumières’’, cette forme affirmative ne consiste pas à servir l’Eternel en faisant monter la lumière devant Lui, mais à permettre aux enfants d’Israël, crédités du mérite de l’obéissance à ses commandements, de rayonner et de diffuser la lumière, en adoptant l’idéal de vie préconisé par la Thora. Comme dit le roi Salomon : ‘’ Ki ner mitzva vé Thora or, le devoir est un flambeau, la doctrine une lumière’’ (Prov. VI – 23).

L’expression ‘’béaalotkha et ha neroth, lorsque tu élèveras les lumières’’, prend  alors le sens de ‘’béaalotkha ‘im ha neroth, lorsque tu t’élèveras à l’aide des lumières’’. C’est au moyen des lumières que les hommes allument conformément aux injonctions de l’Eternel, qu’ils s’élèvent et qu’ils parviennent à gravir les échelons qui conduisent à la lumière divine. Et pour conclure, le Midrach dit : ‘’Si vous prenez soin d’allumer les lumières devant Moi, Je ferai à mon tour rayonner sur vous une grande lumière, aux temps messianiques’’. C’est en prévision de cet événement grandiose que le prophète Isaïe lance cet appel à la communauté d’Israël et à Jérusalem : ‘’Lève-toi, resplendis, car la lumière est venue et la gloire de l’Eternel rayonne sur toi. Oui, tandis que les ténèbres couvrent la terre et qu’une sombre brume couvre les nations, sur toi l’Eternel rayonne, sur toi sa gloire apparaît et les peuples marcheront à tes lumières, les rois à l’éclat de ton aurore’’ (Is. IX – 1 à 3).

 

Les lumières du chandelier 

La Thora rédigée par Moïse notre maître sous la dictée de l’Eternel, n’observe pas le déroulement exact des événements qu’elle nous relate dans le temps.  De là le principe énoncé par nos Sages : Il n’y a pas d’ordre chronologique dans la Thora.

Ce qui amène nos Sages à s’interroger sur la place qu’occupe chacun des passages de la Thora, et son rapport avec ce qui suit et ce qui précède, sur le plan de la pensée qui transcende le temps. Ainsi, à propos de la section de la Thora de ce Chabbat ‘’Beaalotkha’’, nos Sages nous commentent la relation du début de la paracha , qui parle du candélabre, avec les passages des offrandes inaugurales des chefs de tribus, et de la bénédiction des prêtres qui précède ce passage. 

Le Midrach Rabba rapporte : lorsque Aaron le Grand Prêtre, vit les offrandes inaugurales des princes, des chefs de tribus, il fut attristé de n’y avoir pas participé avec eux, ni lui, ni sa tribu.  L’Eternel dit alors à Moïse de réconforter Aaron et de lui dire que l’Eternel réserve à Aaron des prescriptions d’une plus grande portée, car elles ne deviendraient pas caduques du fait de la destruction du Temple, telles les lumières du candélabre qui préfigurent les lumières de Hanoucca inaugurées par les grands prêtres asmonéens, ainsi que la bénédiction des prêtres toujours en vigueur. En effet, le chandelier est le seul objet du Temple que le peuple  juif a emporté dans ses exils successifs ; de tous temps le peuple d’Israël conserve ce symbole de sa vie spirituelle.  Cette menorah lui sert d’ornement de synagogue et d’emblème national.

La ménorah entourée de deux branches d’olivier, nous rappelle que le peuple d’Israël a été identifié à l’olivier ainsi que nous le rappelle le prophète Jérémie : ‘’D… t’avait dénommé olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit’’(Jér. XI – 16).

La juxtaposition des branches d’olivier et du chandelier , nous rappelle le Temple où l’on utilisait de l’huile d’olive pure pour allumer la menorah.

Cette huile qui sert à faire jaillir la lumière du chandelier, représente l’âme juive qui doit répandre ses rayons lumineux sur toute l’humanité et servir de phare à toutes les nations. Mais ce n’est pas l’objet seul de la menorah, son huile et son allumage, qui sont riches de signification et de symbolisme. Maïmonide décrète que l’allumage du chandelier par un étranger à la famille sacerdotale, est valable. Ainsi, si l’on fait sortir le chandelier en dehors du Temple et qu’un Israël l’allume, on ne doit pas l’éteindre et le rallumer par un Cohen. Car, dit Ha Rambam, le principe  de la mitzva qui doit être nécessairement exécuté par un Cohen, ce n’est pas l’allumage en lui-même, mais la préparation à cet effet.

Le nettoyage du candélabre, la disposition des lampes, des mèches et de l’huile ; bref, la mise en état avant que la lumière jaillisse, doit être exécutée par un Cohen. Et de cela nous tirons un enseignement capital dans la réalisation des prescriptions religieuses. Il nous revient seulement de préparer notre être, d’être réceptifs, d’être constamment à l’état d’un Bar-Mitzva, d’un homme apte, prêt à réaliser les mitzvoth, et l’éclairage nous parviendra. Et c’est de cela que témoigne la Thora à propos d’Aaron, en affirmant :‘’Ainsi fit Aaron’’(Nbres VIII – 2).Aaron a posé les fondations, les bases, l’appui qui va soutenir les lumières. Et c’est cela son grand mérite.

  

‘’Tenez-vous tranquilles’’  

Les enfants d’Israël affranchis de la servitude en Egypte, sont réunis dans la ville de Ramsès. Ils partent en direction de la ville de Souccoth, campent là le premier soir et se dirigent le lendemain vers Etam où ils passent la deuxième nuit. 

Deux routes s’ouvrent alors devant eux pour les conduire vers Canaan :

1° la route de la côte, le long de la Méditerranée ; la plus courte. et

2° la route du désert, appelée ‘’route des caravanes’’, qui traverse le désert  de Sin jusqu’à l’oasis de Kadesh, puis remonte vers la terre de Canaan par Beer Sheva.

C’est ainsi que les Hébreux entreprirent la marche de la liberté et s’engagent pas à pas vers la réalisation de cet idéal de vie, d’être un royaume de prêtres et un peuple saint. 

N’étant pas préparés à se battre , ni matériellement , ni moralement, les enfants d’Israël n’emprunteront pas la route côtière, la plus courte ; celle-ci étant bloquée par les Philistins. Ils suivent alors la deuxième route qui les fait obliquer vers la mer Rouge, conformément à la volonté de l’Eternel décrite dans le texte de la Thora : (Ex. XIV – 1 à 14).

Ce texte se clôture par ces mots : Moché dit au peuple : ‘’Ne craignez point ! Installez-vous là et vous verrez  la délivrance par D…, délivrance qu’Il opèrera  pour vous  aujourd’hui ; car vous qui avez vu les Egyptiens aujourd’hui, vous ne les reverrez plus jamais.(v.13) D… combattra pour vous et vous , tenez-vous tranquilles’’ (v.14) . 

Ainsi donc, Moché Rabbenou invite les enfants d’Israël à assister à la délivrance que l’Eternel va leur accorder sous leurs yeux, en fendant les eaux de la mer des Joncs, appelée textuellement ‘’yam souf ’’, la mer fin. 

La mention bien mise en évidence ‘’D… combattra pour vous et vous, tenez-vous tranquilles’’, nous invite à la réflexion suivante. Est-ce bien là le signe d’une bienveillance de l’Eternel, leur accordant la sauvegarde, eu égard à leur état spirituel élevé ?  Ou alors, une réponse cinglante à leurs récriminations , exprimée en des termes ironiques à Moïse : ‘’Est-ce par pénurie de tombes en Egypte que tu nous a amenés ici pour mourir dans le désert ? Que nous as-tu fait en nous faisant sortir de Mitsraïm .N’est-ce pas là la parole que nous t’avons adressée en Mitsraïm : Laisse-nous ; nous préférons servir les Egyptiens ! Car il est préférable pour nous de servir ces derniers que de mourir dans le désert’’ (Chemot XIV – 11,  12). Nous avons tout lieu de penser et de dire que la guerre livrée par le ciel est plus appréciée , car elle fait apparaître deux avantages :

1° la certitude  sans conteste , bien que triste, d’un nombre limité de victimes de guerre.

2° on peut considérer que dans un tel cas, l’on assiste à l’application du verdict ‘’jugés méritants, l’obligation qui leur est impartie est réalisée par d’autres’’. 

Cependant le Midrash présente un avis contraire au travers de cet enseignement (Ekha Raba):

Quatre Rois dans l’histoire d’Israël avaient chacun réclamé une intervention divine d’un niveau d’ordre différent. 

Le roi David sollicite de l’Eternel :’’Je poursuis mes ennemis , je les atteins ; point de relâche que je ne les aie détruits’’’’(Ps. XVIII – 38). L’Eternel exauce sa prière et lui accorde ce qu’il a demandé, comme en témoigne le prophète Samuel : ‘’ David tailla les Amalécites en pièces depuis le crépuscule jusqu’au soir du lendemain…’’ (I Chemouel XXX – 17). 

Quant au Roi Asa, s’adressant à l’Eternel, il dit : ‘’Il l’invoqua en ces termes : ‘’Seigneur , il n’est pas plus difficile pour toi de donner la victoire au faible qu’au puissant ; viens à notre secours Eternel, notre D…, car c’est sur toi que nous nous appuyons, c’est en ton nom que nous avons marché contre cette multitude (d’Ethiopiens). Tu es l’Eternel , notre D… : que le mortel ne puisse rien entreprendre contre Toi !’’ (IIchron XIV – 10). 

En somme, Asa ne veut pas mettre à mort les ennemis d’Israël ; il désire les poursuivre et laisser cette opération militaire à D… 

La supplique d’Asa a reçu l’agrément de l’Eternel et sa demande se réalise , telle qu’il le souhaitait.  D… intervient en faveur d’Israël et mène le combat, comme en atteste le texte : ‘’l’Eternel fit succomber les Ethiopiens devant Asa et Juda, et vils durent prendre la fuite’’ (v. 11).

D’autre part, le Roi Yehochafath estime ne pas avoir la témérité d’abattre l’ennemi d’Israël, ni même de le poursuivre. Ainsi, lorsque ses fidèles serviteurs viennent l’avertir  que‘’les armées des Moabites, des Amonites,  se sont coalisées  pour livrer la guerre contre son peuple, il décréta le jeûne  et la prière, puis il prit place au milieu du peuple rassemblé ,de Juda et de Jérusalem, dans le Temple de l’Eternel, et s’écria : ‘’D… de nos pères, n’es-Tu pas le D… qui trône au ciel et domine tous les empires des nations ? En ta main sont la force et la puissance , et nul ne peut te résister. N’est-ce pas Toi notre D… , qui as expulsé les habitants de ce pays devant ton peuple Israël et l’as donné pour toujours aux descendants d’Avraham, ton bien aimé ? Ils s’y sont établis, t’y ont édifié un sanctuaire pour honorer ton nom, en disant :’’Qu’une calamité fonde sur nous, épée, fléau vengeur, épidémie ou famine, nous viendrons nous ranger devant cette maison – nous crierons vers toi au sein de notre détresse, et Toi, tu entendras et prêteras secours.’’ (II Chroniques 19, 20).

Vint le Roi Hezkiyahou  :  confronté à l’ennemi,  il s’écria ’’Eternel, D … d’Israël, Toi qui trônes sur les chérubins, Tu es le seul D… de tous les royaumes de l’univers, c’est Toi qui as créé le ciel et la terre…’ ‘(II Rois XIX – 15). 

Ce Midrash nous expose la dégradation des générations . La première et la plus remarquable de par ses qualités spirituelles, fut celle qui portait à sa tête le roi d’Israël , David. La foi ardente et sa confiance totale en l’Eternel, est exemplaire ; mais il est également un soldat qui a mené les guerres pour la gloire de l’Eternel. C’est ainsi que le qualifie Avigaïl dans sa prophétie :  ‘’ Daigne faire grâce à ta servante ! Certes, l’Eternel donnera à ta maison , Seigneur, une existence durable, car ce sont les guerres de l’Eternel que tu soutiens, et, de ta vie, le malheur ne t’atteindra.’’(I Samuel XXV – 28).

Le dernier en date fut Hezkiyahou qui n’avait même pas la force d’entonner le chant. Et cet enseignement de Rabbi Yehochoua ben Lévi nous est bien connu, qui disait : Si le roi Hezkiyahou avait déclamé un chant de louanges à l’Eternel après la chute de Sanherev, il aurait pu être le roi Messie ; et Sanherev , la personnification de Gog et Magog. Mais Hezkiyahou n’a pas agi ainsi. Il a dit plutôt : ‘’Maintenant je sais que Hachem a soutenu son oint, qu’Il lui  répond des cieux de sa sainteté par l’aide puissante de sa droite… Hachem vient à notre secours. Que le roi nous réponde le jour  où nous l’invoquons’’. (Ps. XX – 17). 

En transposant cet enseignement à la situation des enfants d’Israël sortis d’Egypte, le peuple d’Israël ayant assisté à des miracles et des délivrances innombrables, se lamente néanmoins et exprime le regret : ‘’Il est préférable pour nous de servir Mitzraïm  que de mourir dans le désert’’. Et c’est ainsi qu’il perd son droit de mener la lutte et de se défendre ; et même le bonheur de chanter un cantique. La punition est double :

1° D… mènera la guerre pour vous   et 2°  vous, vous resterez silencieux. 

C’est après avoir fait preuve d’abnégation et être rentré en mer, que s’élèvera un nouveau chant.  Les libérés entonnent un chant nouveau à la gloire de l’Eternel.  

Une des mélodies en vogue ces derniers temps en Israël à l’occasion de toutes sortes de festivités, est marquée de ce refrain composé des paroles de la Thora. 

Puissions-nous dans notre génération être portés par le sens du devoir et de l’abnégation, élever notre prière et chanter ensemble le chant de la délivrance messianique. 

 

 

 

Grand Rabbin Chalom Benizri.