Tsav

 
BÉRÉCHITE (Genèse)
CHÉMOT (Éxode)
VAYIKRA (Lévitique)
BAMIDBAR (Nombres)
DÉVARIM (Deutéronome)

 

 

Un statut de loi, la vache rousse 

A l’époque du Temple, la Torah ordonne à l’ensemble de la communauté d’Israël de sacrifier une vache rousse, de recueillir ses cendres, de les mettre dans une eau vive pour en asperger les personnes qui se sont rendues impures. Ce mélange appelé l’eau de lustration, avait la faculté d’ôter l’impureté de la personne souillée.

Nos maîtres ont tenté de saisir la profondeur insondable de cette loi, sans succès. Même le roi Salomon qui a compris le sens profond de tous les commandements, a déclaré à l’égard de cette loi : ‘’Je pensais me rendre maître de la sagesse, mais elle s’est tenue loin de moi’’ (Ecclésiaste, chap.7 ; v.23).

Comment répondre dès lors à nos enfants, comme nous le recommande la Torah ?

‘’Quand ton fils te demandera demain : que signifient les témoignages, les décrets, les règles que vous a ordonnées le seigneur notre D…  (Deut. 6 – 20).

Ce verset laisse apparaître trois catégories de mitzvoth, d’ordonnances indiquées par la Torah.

Les premiers appelés ‘’ edouth’’ témoignages, attestent de la divinité, du renouvellement du monde, d’un signe d’alliance, tels que la célébration du Chabbat, la circoncision, le châle de prière etc…

Les‘’houkim’’ sont des statuts de lois dont les motifs de compréhension nous échappent tels la vache rousse et le chaatnez , mélange de laine et de lin, etc…

Et les ‘’michpatim’’ désignent les lois de nature divine que nous comprenons aisément, comme la restitution de l’objet volé, le respect de la vie etc…

Le roi Salomon énonce ces différents types de mitzvoth par ces mots (Proverbes chap.7 – v. 1 et 2) ‘’Mon fils, garde mes paroles et mes mitzvoth, enfouis-les en toi ; garde mes mitzvoth et tu vivras comme la prunelle de tes yeux’’, que traduit ainsi Rabbenou Béhayé : 

‘’Mon fils, garde mes paroles’’ se rapporte aux prescriptions reçues de l’Eternel, en témoignage.

Et ‘’mes mitzvoth enfouies en toi’’ indique les statuts de lois dont l’accomplissement est imposé, sans que nous en comprenions le sens caché.

‘’Garde mes mitzvoth et tu vivras’’ fait allusion aux ordonnances de la Torah.

Toutes ces mitzvoth doivent être préservées comme la prunelle de tes yeux.

Ces dernières paroles soulignent que les trois types de mitzvoth sont à mettre au même niveau. Comment peut-on concevoir la réalisation de cela, alors que les ‘’houkim’’, les statuts de lois, ne nous sont pas du tout accessibles ? Ils échappent, pour ainsi dire, au niveau de notre compréhension.

Si nous nous situons sur le plan pédagogique, nous pourrons donner au ‘’hoq’’ le sens d’un signe qui, de par le fait qu’il nous transcende, témoigne à travers notre observance de notre attachement à la Torah, comme un lien suprême, ou encore de notre volonté de soumettre notre logique au système de valeurs établies par la Torah. C’est aussi une façon de considérer que nous n’avons pas encore tout compris et que nous gardons en notre cœur et notre esprit, une place pour l’Eternel. En effet, il n’y a aucune contradiction dans le judaïsme entre la nature, la science, la spiritualité, la poésie et l’amour. La Torah nous incite à ne rien enlever ou retrancher. S’il est des aspects qui sont compréhensibles et d’autres qui ne le sont pas, ensemble ils forment un tout indissociable.

La guerre entre les hommes, la dissension dans le couple, les luttes communautaires, les tensions entre les peuples, résultent souvent de ce qu’une partie seulement de l’autre a été acceptée et comprise dans son être.

 

L’empressement 

Le titre de la section de la Thora ‘’Tsav’’ nous invite à prendre conscience de notre aptitude à être les porteurs de la mitsva et à nous exercer à la réalisation du mode de vie prescrit par la Thora.

A propos du terme ‘’Tsav’’, le Talmud rapporte que Rabbi Ichmaël enseignait : ‘’Tout texte de la Thora où il est fait mention du terme ‘’Tsav’’, c’est dans l’intention voulue de souligner le caractère particulier de la prescription ordonnée et du triple message qu’elle comporte.’’

Le premier ‘’zérouz’’  , l’empressement et l’encouragement souhaités en vue de la réalisation de la mitzva. 

En deuxième lieu, ‘’miyad’’ l’injonction Tsav réclame la mise en pratique de la mitzva de l’immédiat. 

Et enfin, ‘’véladoroth’’ Tsav indique la permanence de la mitzva dans le temps et le devoir impératif d’en assurer la transmission aux générations à venir. 

L’auteur du commentaire, s’appuie sur cet enseignement pour expliquer ces paroles de Rabbi Hanina dans le Talmud :

‘’La personne engagée par la loi a plus de mérite dans l’accomplissement des mitzvoth que celle qui y adhère sans contrainte’’, et pour cause. La personne investie de la mitzva est confrontée à toutes sortes de tentations et d’excuses pour se soustraire aux devoirs qui l’appellent, pour échapper à l’obligation qui la retient. Or n’oublions pas que la pratique de la mitzva exige souvent un moment précis et ne peut souffrir l’attente. Le dicton de nos Sages l’exprime bien : ‘’le temps étant passé, l’offrande n’est plus de mise’’.

Aussi, l’homme chargé de la mitzva a besoin de soutien et d’encouragement pour raffermir ses pas, pour poursuivre sa marche en avant dans la réalisation de la Thora, et enfin pour assurer à son tour la transmission aux générations à venir. Par contre, la personne non soumise aux devoirs de la mitzva, obéit au gré de sa volonté en toute quiétude et ne se sent pas autant concernée.

L’auteur du commentaire  ‘’Hidouché Harim’’ dit : le titre de ‘’grand’’ accordé au chabbat ha gaddol, de par la tradition, est en rapport avec l’histoire du patriarche Avraham surnommé ‘’le grand homme parmi les géants’’. Avraham avinou aspirait toujours à devenir une grande nation appelée à servir le D… de vérité. Son projet voit le jour lorsque les enfants d’Israël ont accompli la première mitzva, celle d’acquérir en famille l’agneau pascal, dieu choyé des Egyptiens, pour l’immoler en l’honneur de l’Eternel. C’est à travers cette mitzva que les enfants d’Israël ont franchi le pas vers la liberté en ce jour de Chabbat.

La nation d’Israël est née dans l’accomplissement du commandement (de la mitzva), dans l’union de la famille, affranchie de l’esprit d’esclavage et portée vers la promesse de l’avenir. La réception de la Thora au mont Sinaï brise définitivement les chaînes de tout esclavage et permet à tout Israélite de s’engager au cœur du désert et de se battre pour garder son identité, son peuple et sa terre. 

 

La Haine        

Nous lisons dans le livre de l’Exode : ‘’Si tu vois l’âne de ton ennemi qui ploie sous sa charge, t’abstiendras-tu de lui venir en aide ? Tu viendras à son aide’’ (Ex. XXIII – 5). Ce verset de la Thora fait l’objet d’une discussion de nos Sages du Talmud (Baba Metsia 32 b). 

D’aucuns justifient cette exhortation de la Thora en faisant valoir l’interdiction énoncée par ailleurs, de laisser souffrir un animal sans le soulager.  D’autres invoquent plutôt le devoir que nous avons de réprimer nos mauvais instincts et précisément à l’égard d’un ennemi.

Nos Sages soulignent par ailleurs que l’ennemi dont il est question dans cette parole de la Thora, peut être soit un païen – un non croyant, soit un Juif renégat, ou toute autre personne de quelque tendance philosophique  ou religieuse.

Et malgré tout, il nous incombe de lui porter secours et de ne pas le haïr.

Ce devoir de loyauté, à l’égard même de l’ennemi, est considéré comme un acte héroïque, parce qu’il représente une victoire sur soi-même, celle de dominer son mauvais penchant. 

Dans le code de la loi juive consacré aux lois civiles et pénales, il est stipulé : ‘’Nul n’est autorisé à appeler le châtiment céleste sur un tiers qui lui a causé préjudice, même là où il n’existe aucun châtiment exercé par un tribunal des hommes. 

Le danger inhérent au sentiment de haine, c’est que la personne coupable de haine gratuite, ne reconnaît jamais avoir commis une faute.

Si on pose la question à une personne atteinte de ce fléau, pour savoir si, à ses yeux, il est mauvais de haïr son ennemi, elle répondra que son adversaire mérite sa haine.  Et ce qui est encore plus douloureux, c’est que la personne animée de haine, perd le sens de la justice.

Ainsi, si on lui apprend qu’une bonne action a été réalisée par une personne qu’elle déteste, elle s’en détournera néanmoins et tentera de démontrer que la bonne action était en réalité motivée par de mauvaises intentions. 

La haine est un sentiment dévastateur à l’encontre duquel la Thora nous recommande : ‘’Ne hais point ton frère en ton cœur’’(Lév. XIX – 17) 

(Reprends ton prochain et tu n’assumeras pas le péché à cause de lui)

La haine, même nourrie secrètement à l’abri du regard, au plus profond de l’âme, cause le déchirement dans le tissu social et la désolation au sein des peuples.

Nos Sages du Talmud (Yona 9 a) s’interrogent :‘’Pourquoi le deuxième Temple fut-il détruit en l’an 70 de notre ère, alors que les Juifs de ce temps-là se consacraient à l’étude de la Thora, respectaient ses commandements et faisaient des actes de charité ?’’

C’est parce que, disent-ils, la haine gratuite était répandue parmi eux. Cette haine avait miné les fondements de la société.

Ainsi donc, concluent nos Sages du Talmud, la haine gratuite est équivalente aux trois péchés capitaux : l’idolâtrie, l’adultère et l’effusion de sang.

La Thora nous recommande de ne pas garder la haine dans son cœur et de ne réprimander son prochain que lorsque l’on a banni ce sentiment de notre cœur.

C’est lorsque l’on n’éprouve plus de haine à l’égard d’autrui que les reproches peuvent leur être dictés, parce qu’ils sont alors portés par l’amour. Nous savons tous que le préalable de tout dialogue fructueux, constructif, débute par l’abolition de la haine, pour laisser place à l’amour.

 

Le libre arbitre à travers les mots 

Nous avons vu à travers notre étude, que les mots formés des mêmes lettres peuvent revêtir des significations variées selon le revêtement dont nous les parons de par notre libre choix. Le créateur a implanté en l’homme des forces d’âme supérieure, et dès lors la possibilité lui est offerte de les exploiter pour le bien ou pour le mal. Pour développer cette idée, prenons le mot ‘’racha’a’’- mécréant ; en inversant le mot, l’on obtient ‘’   ocher ‘’ – la richesse. Ainsi donc la richesse de l’homme exploitée incorrectement , le conduit à un acte méchant et violent. En effet, celui qui ne se contente pas de ce qu’il a, s’endurcit dans son avidité à multiplier sa richesse. Car il est un principe bien connu que l’homme qui a une pièce désire en avoir deux ; et poussé par ce désir de vouloir davantage encore, il est capable de faire violence aux autres pour y arriver.  Ceci nous permet de comprendre l’explication du Rabbin A. Ibn Ezra, se rapportant à cette parole de l’Ecclésiaste :’’Nul homme n’est maître du vent, capable d’emprisonner le vent. Il n’est point de pouvoir contre le jour de la mort, ni de rémission dans le combat ; et ce n’est pas la méchanceté qui sauvera l’impie’’ (Eccl. VIII – 8). Ibn Ezra traduit le mot ‘’racha’a’’ – l’impie, comme étant l’homme qui a amassé des biens en usant de violence et d’iniquité. L’attitude de l’homme qualifié de ‘’racha’a’’ résulte du manque de maîtrise des penchants de l’homme du rejet du joug de toute autorité, d’une liberté débordante . Celle-ci se découvre en mettant en présence le mot ‘’racha’a’’ et le mot ‘’ra-chah’’ (avec le hé à la fin), dérivé du mot ‘’réchouth’’ – autorisation. Comme dit Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch, le ‘’racha’a’’ se permet toutes choses ; et l’excès en tout domaine conduit au délit et à la rébellion. La permutation des lettres dans le mot ‘’racha’a’’ donne également le terme ‘’ra’ach’’ – tumulte ; et  selon l’auteur de l’ouvrage ‘’Tossefeth berakha’’, cela fait allusion à l’agitation et au débordement de la personne méchante afin d’atteindre ses désirs .  C’est là la  nature des personnes méchantes qui n’arrivent pas à maîtriser l’emportement de leurs penchants.  Ainsi Esaü , qualifié par la Thora de ‘’Ich sa’yir’’ – un homme velu (Gen. XXVII – 11), trouve en ce terme l’allusion à son attachement aux forces du mal insinuées dans la permutation des lettres ‘’sa’yir’’ qui se muent en ‘’racha’a’’. Le même processus du ‘’ ‘ocher’’ –richesse, qui conduit au ‘’récha’a’’ – méchanceté, se présente à travers les mots ‘’chefa’a’’ – abondance , et ‘’pécha’a’’ – délit. En effet, l’homme qui bénéficie  de l’abondance et ne l’exploite pas à bon escient, sera amené à se rendre coupable d’actes criminels. Nous savons bien qu’à notre époque de grands penseurs établissent le rapport entre la montée de la délinquance et les actes criminels, avec l’abondance qui éveille  chez certains parmi nous le désir d’assouvir des passions. De même en ce qui concerne les personnes dont les habitudes avérées d’une vie nonchalante et pleine d’oisiveté , manquent de volonté de se donner la peine et de fournir des efforts pour  défendre les vraies valeurs. Ils ne mettent pas à profit leurs richesses et toute l’abondance que la providence a mise à leur disposition pour défendre les valeurs authentiques et permanentes que nous inspire la voie tracée par la Thora et la déférence à l’Eternel. Ils verront alors cette bénédiction se métamorphoser en une malédiction ; comme dit le roi Salomon dans le livre de l’Ecclésiaste :’’ Il est un mal cuisant que j’ai constaté sous le soleil : c’est la richesse amassée pour le malheur de celui qui la possède’’ (Eccl. V – 12). Le libre arbitre  se découvre également a travers les mots qui désignent des sujets  d’ordre spirituel tel que la Thora divine .Celle-ci peut devenir pour la personne indigne un poison et le  conduire à sa perte ; comme disent nos Sages du Talmud à propos du verset de la Thora :’’Vézoth hatora acher sam moché lifné béné Israël ‘’Or ceci est la doctrine que Moïse exposa aux enfants d’Israël’’(Deut. IV – 44), le mot ‘’sam’’ dans le texte est mis en parallèle avec le ‘’sam ha maveth’’, le poison qui donne la mort. A travers les deux lettres interchangeables sin et samekh, la Thora nous enseigne que Moïse notre maître a apportée aux enfants d’Israël,une Thora telle une panacée pour la vie pour celui qui acquiert son mérite , et un poison mortel pour celui qui s’en rend indigne. La Thora est identifiée à l’eau qui fait pousser les plantes, les bonnes comme les mauvaises. Pour la personne de mauvais caractère  , les eaux de la Thora utilisées à mauvais escient renforceront le mal en elle. Alors que pour la personne dotée d’une bonne conduite, les eaux de la Thora contribueront à faire fructifier et consolider ses bonnes inclinaisons. Même la personne qui n’a pas une bonne conduite et qui s’adonne à l’étude de la Thora de façon  désintéressée, aura le mérite de changer en bien son attitude de par l’étude de la Thora. Le Hida dit que les lettres ‘’lichma h’’ qui désignent l’étude réalisée uniquement dans l’intention de remplir la mitzva de l’étude de la Thora, se muent en une seconde lecture en ‘’lémoché’’pour Moché ; c’est-à-dire que la personne qui étudie uniquement dans cette intention a le mérite d’acquérir une étincelle de l’esprit de Moïse notre maître qui incarne la connaissance  complète de la Thora. Ainsi des forces d’âme supérieure sont attribuées à la personne qui étudie la Thora pour elle-même. Ceci lui procure la vie éternelle, et en cela elle est la médication de la vie. Cette lumière de la Thora trouve son allusion dans la recommandation que Moché Rabbenou adresse à son éminent disciple : ‘’Ce livre de la doctrine ne doit pas quitter ta bouche ; tu le méditeras jour et nuit afin d’en observer avec soin tout le contenu ; car alors seulement tu prospéreras dans tes voies, alors seulement tu seras heureux’’ (Josué I – 98). Le mot ‘’véhaguita’’ est rendu dans le texte par l’idée de méditer, en rapport avec ‘’higayone’’ – scruter le texte et le soumettre à l’examen de la pensée. Le mot ‘’véhaguita’’ s’apparente également au mot ‘’nogah’’ – un éclat de lumière. Ainsi la parole de Moïse  à l’adresse de Josué est une invite à la méditation des enseignements  de la Thora qui procurent l’éclat de  lumière projeter sur la personne tant sur son corps que sur son âme. Dans le même esprit, celui qui est ‘’zahir’’ – attentif dans les actes qu’il pose, ceux-ci projettent un ‘’zohar’’ – un éclat de lumière sur son corps et on âme. Ceci conduit nos Sages à cette affirmation : ‘’chana oupirach kaché mékoulane’’, celui qui s’est donné à l’étude de la Thora et l’a abandonnée, peut exploiter les grandes forces de l’âme qu’il a acquises par l’étude et les détourner dans le mauvais sens. Et c’est pourquoi il devient pire que tous. Une idée analogue  est développée dans le Talmud (Yoma 72 a) à propos du verset de la Thora relatif à la confection de l’arche sainte. Le texte stipule :’’Tu l’entoureras d’une corniche d’or placée vers le haut’’ (Ex. XXV – 11). D’où nos Sages du Talmud concluent que le mot ‘’zèr’’ qui évoque un diadème, indique que la personne qui se consacre à l’étude de la Thora comme il convient, a le mérite de porter une couronne d’or, alors que celui qui l’étudie dans un but intéressé ou dans de mauvaises intentions, la Thora lui devient ‘’zara’’ étrangère.  Comme dit le proverbe : ‘’Nézéme zahav bé’af hazir’’ – un anneau d’or dans le nez du cochon. La ponctuation du mot ‘’zèr’’ – couronne, et ‘’zar’’ – étranger, nous renseigne sur la nature de l’apport de la Thora selon la personne  qui la reçoit. Pour l’un, elle reste hermétique et étrangère - ‘’zar’’ ; pour l’autre elle est une couronne ‘’zèr zahav’’ – une couronne d’or ; et de ‘’zèr’’ elle devient ‘’raz’’ – mystère. En d’autres mots, l’éclat de son diadème brille intensément et révèle à travers ses rayonnements les secrets et les mystères qu’elle recèle. Comme disent nos Sages dans le ‘’Pirké avoth’’ : ‘’Toute personne qui s’emploie à l’étude de la Thora, on lui révèle du ciel ses mystères’’ (Max. des Pères. VI – 1). Le Maharcha ajoute que le mot  ‘’zèr’’ dans le sens négatif, s’apparente au mot ‘’zara’’ – glaive. Comme dit la Thora : ‘’Véhaya lakhem lézara’’ (Nbres. XI – 20) . Ce qui cadre bien avec l’enseignement talmudique qui soutient que lorsque l’étude de la Thora n’est pas faite dans la bonne intention, elle devient comme un poison ou une lame tranchante. Ainsi c’est le libre arbitre offert à chacun, qui le porte selon son choix dans une direction ou dans l’autre. Comme disent nos Sages, le décalogue énoncé dans la Thora se compose de six cent vingt lettres correspondant à la valeur numérique du mot ‘’keter ‘’ – couronne. Pris dans le bon sens et le respect de l’esprit de la lettre, il en résulte le mot ‘’keter’’ – couronne. Mais pris dans la mauvaise direction, le mot ‘’keter’’ se transforme en ‘’kareth’’ – anéantissement, dans le sens d’un retranchement de l’âme de sa source.

 

 

Grand Rabbin Chalom Benizri.