Vayélékh
|
||||||
L’éclipse de D… Le Seigneur dit à Moïse : ‘’Voici que tes jours approchent de leur fin, appelle Josué et tenez-vous dans la tente du rendez-vous pour que je lui donne mes ordres. Et Moïse et Josué allèrent se tenir dans la tente du rendez-vous. La Seigneur apparut dans la tente dans une colonne de nuée et la colonne de nuée s’arrêta à l’entrée de la tente. Le Seigneur dit à Moïse :’’Voici, tu vas reposer avec tes pères ; et ce peuple va se lever et se laisser débaucher par les dieux de l’étranger du pays au sein duquel il va pénétrer ; il m’abandonnera et renversera l’Alliance que J’ai contractée avec lui. Ma colère s’enflammera en ce jour, Je les abandonnerai, Je cacherai ma face, il deviendra une proie, des maux nombreux, des épreuves l’atteindront et il dira en ce jour : ‘’N’est-ce pas parce que D… n’est pas en moi que me surviennent tous ces malheurs ? ‘’ Et moi Je cacherai ma face en ce jour, à cause de tout le mal qu’il aura fait en se tournant vers d’autres dieux’’ (Deut XXXI – 14 à 18). Ce texte annonce une des plus tristes prédictions de la Thora, la dissimulation du visage de l’Eternel, car elle constitue la pire des humiliations. Cette expression ‘’dissimuler sa face’’ est employée à deux reprises. La première signifie, d’après le contexte, que D… dissimule le visage de pitié et de miséricorde ; alors que la seconde s’apparente à la face de la libération et de la sauvegarde. Dans un premier temps, D… abandonne le peuple juif à son destin. Il ne lui prête plus attention et pour ainsi dire, Il lui tourne le dos. Le prophète Isaïe décrit cette attitude en ces termes:’’Assurément, la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre ; mais vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre D… ; vos péchés sont cause qu’Il a détourné sa face de vous et a cessé de vous écouter’’ (Isa. LIX – 1 et 2). La cloison élevée entre D… et son peuple entrave d’une part l’approche du créateur, et d’autre part elle dissimule sa face de son peuple devenu coupable. L’illustration de cela se reflète dans les paroles de Rabbi Akiva rapportées dans le Talmud. Celui-ci évoque l’interdit ‘’de la pratique de l’enchantement, de la divination ou de la magie, ou encore d’user de charmes, de consulter les esprits et les spectres et d’interroger les morts’’ (Deut.XVIII–11). Cette dernière abomination condamnée par la Thora, s’adresse, dit le Talmud, à la personne qui s’inflige la privation de toute nourriture et va dormir au cimetière afin que l’esprit de l’impureté repose sur elle. Le Talmud poursuit par ce témoignage : Lorsque Rabbi Akiva parvenait à la lecture de ce verset, il fondait en larmes, se disant : Si celui-ci s’imposait ces mortifications afin d’être saisi de l’esprit de l ‘impureté, au combien celui qui voudrait que l’esprit de pureté le couvre, devrait s’investir davantage. Mais que faire ? Nos transgressions en sont la cause (Sanhedrin 65 b). Les paroles de Rabbi Akiva ne visent pas celui qui pratique l’ascétisme pour faire repentance, ni le mécréant qui cherche le chemin du judaïsme. Rabbi Akiva porte son intérêt à la personne en quête de l’esprit de pureté de l’inspiration de la manifestation divine, et que les péchés empêchent d’atteindre, car ceux-ci brisent le cours du flux spirituel que la personne recherche et auquel elle aspire. C’est là le sens premier de la dissimulation de la face de l’Eternel. Cependant dans notre texte il n’est pas seulement question de ce ‘’hester panim’’, de cette forme de dissimulation de la face ; il est fait état d’une conséquence plus tragique encore pour la collectivité qui a dévié de la voie et qui entraîne les conséquences dramatiques décrites en ces termes dans la Thora pour tout le peuple d’Israël : ‘’Le Seigneur le voit et se détourne indigné, irrité contre ses fils et ses filles et Il dit : Je leur déroberai ma face, Je verrai ce qu’il adviendra d’eux…..’’(Deut. XXXII – 19, 20). ‘’Au-dehors le glaive fera des ravages, au-dedans l’épouvante frappant adolescents et vierges, nourrissons et vieillards. Je me serai dit : ‘’Je les anéantirai, J’effacerai leur souvenir parmi les hommes ‘’ (Deut. XXXII – 25). La dissimulation de la face se traduit ici par l’abandon de toute providence, de toute protection du peuple d’Israël. Elle n’a plus seulement pour effet le désintéressement de ses prières et de ses suppliques, mais d’un peuple qu’on laisse à l’abandon. L’Eternel, le gardien d’Israël qui ne sommeille ni ne dort pour veiller sur son peuple, s’éclipse subitement. Il n’est pas étonnant alors qu’à la suite de cela arrive la Shoah.
‘’Ce renouvellement de lune sera pour vous le commencement des nouvelles lunes ; soit le commencement des renouveaux’’ (Ex. XII – 2). Cette parole de l’Eternel est adressée à Moché rabbenou, Moïse notre maître, et à son frère Aaron hacohen, le Grand-Prêtre au pays d’Egypte. Et ce précisément à l’orée de la libération des enfants d’Israël de l’esclavage enduré en Egypte. La délivrance de cet enfer concentrationnaire annonce la naissance de la nation d’Israël et lui ouvre la voie qui mène à la réception de la Thora, constitution et mode de vie du peuple juif appelé à un avenir plein de promesses. L’expression choisie dans le texte, indique selon nos Sages, que l’Eternel montre du doigt (pour ainsi dire) à Moché et à Aaron, le croissant argenté de la lune dans son renouveau pour bien désigner le cycle lunaire. Ce verset renferme deux prescriptions. D’une part, l’indication de déterminer le commencement du mois avec l’apparition de la nouvelle lune, et d’autre part de débuter la série des mois de l’année par celui appelé Nissan. Enfin, il souligne également l’ordonnance scripturaire de la tradition orale stipulant que la détermination et la sanctification des débuts de mois relève de l’autorité législative suprême détenue par les successeurs de Moché et Aaron. Ainsi donc, la signification et le but de cette ordonnance de la Thora est bien plus qu’une régulation astronomique. Notons par ailleurs qu’un des aspects les plus marquants du kiddouch hahodesh , de la consécration du mois, c’est de nous soustraire de tout ce qui pourrait s’apparenter à une exaltation du système planétaire. Celui-ci relève fondamentalement du plan divin d’éducation sociale humaine. C’est la raison pour laquelle ‘’roch hodech’’, le renouvellement de lune s’appelle ‘’moed’’, extrait de la racine ‘’maad’’ qui indique le lieu et le temps qui a été fixé pour tenir une assemblée. Les moadim sont donc les dates convenues pour notre rencontre avec notre créateur , l’Eternel. Le renouvellement de lune représente alors pour nous le modèle qui nous exhorte à renouveler nos retrouvailles avec D… Ce ne sont donc ni le processus de la nature créée, ni le calcul astronomique, qui fixent le temps ou le lieu de nos retrouvailles avec D… C’est ce qui conduit nos Sages du Talmud à dire : la certitude astronomique objective ne peut suffire, il faut aussi la perception subjective (Roch Hachana 20 a). En d’autres termes, il faut un moed, littéralement une conjonction dans le temps et l’espace pour effectuer cette rencontre. Une tradition millénaire nous enseigne qu’au delà des contingences astrales et du signe zodiacal qui gouverne chaque nouvelle lunaison, les mois de l’année hébraïque sont soumis à l’éclairage des lettres du tétragramme ineffable qui préside aux retrouvailles de l’humain et du divin. Le mois hébraïque connaît également une influence liée d’une part au nom qu’il porte et à celui de la tribu d’Israël qui lui correspond.
Nissan Le reflet de l’éclat de lumière des lettres du tétragramme qui préside à chacune des néoménies de l’année, est projeté en rapport avec l’ordre dans lequel ces lettres apparaissent. En effet, chacune des combinaisons des quatre lettres du tétragramme nous renvoie à un enseignement spécifique contenu dans les lettres qui forment l’en-tête ou les finales des mots qui composent l’expression choisie et à laquelle il est fait référence. Nissan, le premier mois de l’année hébraïque proclamé dans la Thora, s’annonce sous les auspices des lettres du nom divin disposées dans l’ordre des lectures de cette parole du psalmiste : ‘’Yismehou hacahamaïm ve taguel haarets – Que les cieux se réjouissent , que la terre soit dans l’allégresse’’ (Ps. XLVI – 11). Cette référence du tétragramme glanée à travers nos écrits, évoque dans le contexte, la délivrance à venir de l’humanité et sa rédemption. Elle nous invite à un ressourcement et à un renouveau de la mission qui nous est dévolue de notre vocation humaine originelle soutenue et aidée par la providence divine. La réjouissance des cieux et l’allégresse de la terre, offrent l’image pittoresque d’une nouvelle éclosion de la nature et soulignent le lien étroit existant entre la conduite morale de l’être humain et son cadre de vie. Comme en témoigne la Thora, suite à la désobéissance du premier humain Adam : ‘’… la terre est maudite à cause de toi (Adam), c’est par le renoncement que tu en jouiras tant que tu vivras’’ (Gen. III – 17). Seul le respect de la loi reçue permet d’assurer la sauvegarde de la création confiée à l’humanité. En d’autres termes, la venue à l’existence de l’univers et des corps célestes qui l’habitent, est en étroite interaction avec l’être humain, commencement de la création. C’est lorsque l’activité humaine atteindra son dessein ultime que le règne végétal qui résulte du labeur de l’homme parviendra également à son but suprême. Cependant, tant que l’homme exploite tout le bien mis à sa disposition uniquement pour satisfaire ses inclinaisons, les cieux et la terre porteront le deuil. Comme dit le Midrach de manière éloquente : Depuis le jour où la terre s’est ouverte pour recevoir le sang de Hevel assassiné par Caïn son frère, elle ne s’est plus réouverte pour offrir tout ce qu’elle recèle, à l’humanité. C’est là l’image de la terre profondément attristée, renfermée sur elle-même et n’ouvrant plus la bouche pour chanter et rire aux éclats. Mais lors de la rédemption de l’avènement messianique, les cieux se réjouiront et la terre sera dans l’allégresse , car l’Eternel se révèlera pour juger l’humanité avec équité. Ces réflexions contenues dans cette invite du tétragramme, conduisent le Ari Ha kadoch (Rabbi Itzhaq Louria) à nous recommander de porter une attention particulière aux lettres dont se compose le tétragramme , lors de la récitation du Moussaf le jour de Roch Hodesh, du renouvellement de la lune. D’aucuns disent que si les suppliques adressées à l’Eternel semblent ne pas être agréées, c’est parce que des hommes en prière ne portent pas leur attention à la disposition des lettres du tétragramme, en rapport avec le renouvellement de la lune. C’est à cela que fait allusion le psalmiste :’’… puisqu’il connaît mon nom, je l’élève, dès qu’il m’appelle, je lui réponds’’ (Ps. XCI – 14, 15). Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Nissan est marqué par le signe zodiacal du bélier, sous la bannière de la tribu de Yéhouda, relié à l’organe du foie, porte les insignes de la lettre hé, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur d’un feu de braises.
Iyar Iyar, le deuxième mois de l’année hébraïque, voit les quatre lettres du tétragramme inscrites dans cette parole du prophète Jérémie : ‘’Yithallel hamithallel hasquel véadoah – Que celui qui se glorifie , se glorifie uniquement de ceci : d’être assez intelligent pour me comprendre et savoir que je suis l’Eternel exerçant la bonté, le droit et la justice sur la terre…’’(Jér. IX –23). Ces paroles du prophète mettent en exergue l’épanouissement de l’intelligence et de la connaissance qui caractérisent précisément le mois de Iyar consacré à la réflexion et à la méditation qui préfigurent l’étude de la Thora révélée au mont Sinaï. Soulignons qu’il ressort de l’enseignement du Ari zal, que l’ordre des passages de la Thora écrits sur parchemin et insérés dans le boîtier des téfiline, sont disposés de l’avis de Rabbi Shélomo Itzhaqi, en rapport avec l’ordre chronologique dans lequel ils apparaissent dans la Thora et en parallèle également avec les quatre lettres qui composent le tétragramme, tel qu’il se présente au mois de Nissan. Mais selon l’avis de Rabbino Tam, l’ordre des sections de la Thora présentes dans les téfiline doit obéir davantage à la mise en pratique des mitzvoth qu’à la pensée qui les motive. Aussi, le passage de la Thora ‘’vehaya im chamoa’’ qui met en évidence l’obéissance à la pratique des mitzvoth, précède celui qui exprime la profession de foi, le shémaa, ce qui s’apparente à la disposition des lettres du tétragramme telles qu’elles nous apparaissent à la néoménie du mois de Iyar. Il faut souligner également que ce mois est appelé dans la Bible ‘’ziv’’ – rayonnement, splendeur, sérénité. C’est précisément en cette période que la nourriture céleste , la manne surnommée le pain des nobles, fut offerte aux enfants d’Israël sortant d’Egypte. Nos Sages disent : la Thora ne peut être donnée qu’aux personnes qui se nourrissent de la manne. En effet, la sérénité et la quiétude que procure l’assurance pour toute personne de trouver sa subsistance, favorise grandement le temps de l’étude et de la réflexion. Nos Sages distinguent ce mois de Iyar en le qualifiant de période propice à l’exercice de la science médicale et la guérison qui en découle (Iyar = 221…), terme que le zohar traduit par guérison. Enfin, rappelons que le miracle du puits de Myriam , celui de la lutte contre le peuple amalécite, eurent lieu précisément en ce mois de Iyar. Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Iyar est marqué par le signe zodiacal du taureau, sous la bannière de la tribu de Issachar, relié à l’organe de la vésicule biliaire, porte les insignes de la lettre vav, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur d’un bleu aux reflets turquoise.
Sivane Le faisceau lumineux éclairant le mois de Sivane, prend source dans les lettres du nom ineffable disposées dans les initiales de ces mots de la Thora : ‘’Yedotav oultsela hamichkane hachenith - … ses deux socles, et pour la deuxième paroi de la demeure’’ (Ex. XXVI – 19, 20). Le dernier mot qui clôture le verset dix-neuf est additionné aux trois premiers mots du verset vingt, pour constituer la combinaison des lettres du nom divin qui préside au mois de Sivane. Le verset clôturé par le mot ‘’yedotav’’, ses socles, mentionne quarante des socles d’argent qui constituaient les soubassements du tabernacle et qui s’élevaient au total de cent. D’aucuns parmi nos Sages se réfèrent à ce chiffre pour soutenir cet enseignement rapporté dans la halakha qui nous recommande de prononcer chaque jour cent bénédictions (Orah hayim XLVI – 3). Ainsi, de même que les socles supportaient le tabernacle, le sanctuaire du désert, les cent bénédictions quotidiennes forment les supports qui soutiennent notre existence sur terre et donnent à notre vie le cachet d’un sanctuaire. Ce message qui transparaît dans le choix et la référence de ces mots de la Thora, s’inscrit dans l’ordre des lettres du nom divin qui le véhiculent. Ce sont ces dernières qui illuminent le renouveau du mois de Sivane. Présenté dans cet ordre, le tétragramme présente en premier les lettres représentant l’attribut du masculin, et en second lieu, celui du féminin. Cet enseignement corrobore l’expression de la Thora qui met l’accent sur le moment précis de la révélation de l’Eternel et du don de la Thora au mont Sinaï en ces termes : ‘’bahodesh hachélichi letseth néni Israël méerts Mitsrayim ba yom hazé baou midbar Sinaï – à la troisième nouvelle lune après la sortie des fils d’Israël du pays d’Egypte, en ce jour ils vinrent au Sinaï’’ (Ex. XIX – 1). Le mot ‘’hazé’’ joue le rôle d’un adjectif démonstratif pour mettre le doigt précisément sur ce jour, et indique l’attribut féminin à travers les deux lettres ‘’hé’’ qui caractérisent cet instant et qui entourent la lettre zayin , le septième jour. La mention ‘’hazé – celui-ci’’ désigne ce jour là à l’exclusion de tout autre, comme étant le plus apte , le mieux indiqué pour la révélation de l’Eternel au mont Sinaï, le don de la Thora, et pour la réception de celle-ci par tout le peuple des fils d’Israël au présent et avenir. Et pour cela il faut nécessairement une préparation ; celle notamment de se tenir les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, en face à face à l’instar des lettres du nom ineffable ; youd et vav représentant le principe masculin et hé hé celui du féminin. C’est cet élan d’une union désirée, de la créature à son créateur, et une quête de l’autre, de son vis-à-vis par excellence, qui est symbolisé par le signe du zodiaque, gémeaux. Le nom hébraïque traduit davantage encore cette relation étroite et harmonieuse, parce qu’il renferme la notion d’une interaction, d’une corrélation et d’une union en parfaite symbiose. Enfin ce troisième mois tel que le nomme la Thora ‘’ha hadesh hachelichi’’, fait allusion aux trois modes d’éclairage supra-terrestre émanant du nom ineffable appelé dans la terminologie des mekoubalim (détenteurs de la connaissance transmise et acquise) ‘yibour- la conception, yenika – l’allaitement, et mohine – l’intellect. Il nous est connu par ailleurs que la Thora nous est transmise par héritage. Et de ce fait, le devoir nous incombe d’assurer la pérennité de cette succession de tout notre être ; à savoir la pensée, la parole et l’acte. Aussi, la réalisation active des mitzvoth de la Thora, des prescriptions de la Thora, si elles venaient à souffrir de l’absence de l’apport de la pensée et de la parole, elles demeureraient uniquement au stade de ‘yibour, à l’exemple de l’enfant appelé à naître ! Certes, sa conception et sa formation le portent à l’existence en puissance, à un premier renouveau. Mais tant qu’il est dans le sein de sa mère, nous savons comme l’enseigne le Talmud, qu’il a la bouche fermée. Il est pour ainsi dire privé de la faculté de la parole déposée en lui. Et à plus forte raison, il ne peut se servir de son intellect. Il ne dispose en fait que de la possibilité de se mouvoir. La faculté de la parole associée à celle de l’action est qualifiée de ‘’yetsika ‘’ - arrosage. En effet, l’enfant venu au monde au terme de la grossesse, du ‘yibour, ouvre tout naturellement la bouche pour téter et peu à peu, il émet des sons. C’est le deuxième niveau. Enfin, l’addition de la parole et de l’acte mène à la pensée qui s’affirme progressivement. Et c’est le troisième niveau où la réception de la Thora peut se réaliser. La convergence de la pensée, la parole et l’acte, en un même faisceau lumineux, s’apparente aux trois niveaux du souffle divin qui habite l’homme : nefech – la force vitale, rouah – le souffle de l’esprit, nechama – âme supérieure … etc… Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Sivane est marqué par le signe zodiacal des gémeaux, sous la bannière de la tribu de Zévoulone, relié à l’organe de la rate, porte les insignes de la lettre zaïn, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur du diamant.
Relation entre la couleur de la tribu sur le pectoral. Tamouz La disposition des lettres du tétragramme telle qu’elle se présente à la néoménie Roch Hodesh Tamouz, est inscrite dans les lettres finales de cette parole du rouleau d’Esther mise dans la bouche de haman : ‘’vékhol zé enenou chové li – mais tout cela est sans prix à mes yeux tant que je vois ce juif Mardochée assis à la porte du roi’’ (Esther V – 13). La référence à cette parole remise dans le contexte du récit de Méguilath Esther, nous met en présence avec la nécessité impérative de l’établissement de la justice préconisée par la Thora à toute l’humanité. La réflexion de Haman nous renvoie à postériori au rappel de l’exercice effectif de la justice divine qui s’abattra sur lui et tous ses comparses. Cependant c’est cette même rigueur qui s’est exercée et qui se poursuivra dans le temps et l’espace à l’égard du peuple des fils d’Israël. L’évocation de cet attribut du nom divin qui se manifeste précisément en ce renouveau du mois de Tamouz, n’est pas sans rappeler les nombreux événements douloureux que connut le peuple juif à travers les âges tout au long de sa vie au sein de l’humanité. Les mots cruels de Haman mis sous le faisceau de lumière émanant du nom divin, nous confrontent à des réalités douloureuses où la haine et la dénégation ont toujours été notre lot. L’exemple de Haman est particulièrement éloquent. Celui-ci ne manque de rien. Il n’a rien à envier à quiconque. Il est comblé de richesses, d’honneurs et de puissance. Il a tout pouvoir même sur le roi Assuérus ; et bien qu’entouré d’amis et d’admirateurs, il souffre de l’insatisfaction de devoir supporter la vue du Juif Mardochée. Sans aucune justification, sans aucun motif, Haman voue une haine implacable aux Juifs pour nulle autre raison que celle de leur identité juive. Il est l’héritier authentique de Amalek, de ce peuple qui incarne la hain,e gratuite et qui s’attaque traîtreusement et gratuitement aux traînards , aux plus faibles. Le mois de Tamouz porte également les stigmates de la rigueur de la justice à l’encontre du peuple juif. Rappelons à cet effet que le zohar dit que ce mois-ci fait partie d’une époque de l’année où des dangers nous menacent, et où le mal domine le monde. Notre calendrier hébraïque est marqué par le jeûne du dix-sept Tamouz en souvenir des malheurs qui ont accablé le peuple juif à cette date. La Michna cite cinq événements tristes qui se sont produits le dix-sept Tamouz : 1)les premières tables de l’alliance furent brisées par Moché Rabbenou lorsqu’il vit le peuple danser autour du veau d’or 2)le sacrifice permanent cessa à l’approche de la destruction du premier Temple par Nabochodonosor en –586 de l’ère commune 3)la ville de Jérusalem fut prise d’assaut par les Romains sous Titus 4)Apostomos brûla la Thora 5)une idole fut dressée dans le Temple (Taanit IV – 6). Rappelons également que les trois semaines entre le jeûne du dix-sept Tamouz et le jour anniversaire de la destruction du premier et du second Temple le neuf Av, sont appelés par nos Sages ‘’ben hametsarim’’, jours entre les étroits défilés. Puisé dans le verset du livre des lamentations (I – 3). Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Tamouz est marqué par le signe zodiacal du cancer, sous la bannière de la tribu de Reouven, relié à l’organe de l’estomac, porte les insignes de la lettre heth, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur vermillon.
Av Le rayonnement des lettres du tétragramme à la néoménie Roch Hodesh Av, prend source dans la disposition des lettres qui le composent. Cet ordre s’apparente selon l’auteur de l’ouvrage ‘’Béné Issakhar’’ aux premières lettres de ces mots de la Thora : ‘’hiné yad Ado-naï hoya… - voici la main de D… sera ton bien que tu as dans les champs…’’(Ex. IX – 3). Ce sont ces termes là que Moché Rabbenou doit adresser au Pharaon d’Egypte sur l’ordre de l’Eternel pour le mettre en garde contre la place qui risque de s’abattre sur lui et son peuple en cas de désobéissance. Cette menace met en péril toutes sortes de biens : les chevaux, symbole de la puissance du pays d’Egypte - l’âne , animal qui assure le paisible trafic interne - le chameau, qui naturellement peut longtemps se passer de boire, permet aux caravanes de traverser les déserts, de sorte qu’il contribue au commerce avec l’étranger – enfin, le bœuf et le mouton fournissent le travail , la nourriture et l’habillement à tout le peuple. Nos Sages soulignent le mot clé de cette expression, le verbe être – haya. Celui-ci mis sous la forme du présent ‘’hoya’’, d’un emploi fort rare, traduit l’idée d’une action qui survient soudainement. Voilà une notion qui n’a ni passé, ni futur. C’est le présent fugace. Ainsi cette parole porte le message de la main invisible de D… qui intervient soudainement dans la réalité humaine telle qu’elle s’est accomplie à travers la cinquième plaie en Egypte, en entraînant la mort des animaux touchés du ‘’dever’’, épidémie. D’après le commentaire du Al Chikh, exégète biblique, cette forme verbale ‘’hoya’’ contient les quatre lettres du nom divin qui est l’expression du principe d’amour. Il faut souligner cependant qu’en inversant ces quatre lettres, la forme de ce nom fait à la fois ressortir le renversement du principe d’amour en son contraire , celui de la justice rigoureuse. Et c’est le cas en la circonstance, ce qui cadre parfaitement avec les paroles précédentes ‘’hiné yad Ado-naï – la main de D… dans son attribut de miséricorde’’, se métamorphose en la main d’un justicier. En d’autres termes, cette main qui est généralement tendue avec amour, même au pécheur, se manifeste dans le contexte en tant que main forte, organe de justice et de châtiment. L’image de cette main puissante qui s’abat pour rendre justice est tellement forte qu’elle devient l’expression synonyme de la plaie qu’elle génère. D’aucuns rattachent la disposition des lettres du tétragramme telles qu’elles apparaissent en ce Roch Hodesh, ce renouveau à cet appel sous forme d’invocation que Moïse notre maître , les prêtres et les lévis adressent à tout le peuple d’Israël en ces termes : ‘’hasketh ouchma’a Israël hayom – tais-toi et écoute Israël, en ce jour tu es proclamé le peuple, de l’Eternel ton D…’’ (Deut. XXVII – 9). Cette parole résonne telle la formule d’un contrat bilatéral dont les termes ont été mentionnés précédemment : ‘’Tu as distingué aujourd’hui le Seigneur , l’Eternel pour en faire ton D…, pour marcher dans ses voies, observer ses lois, ses commandements et ses préceptes, écouter sa voix. Et le Seigneur t’a distingué à son tour aujourd’hui afin que tu sois son peuple d’élection comme Il te l’a dit et que tu observes tous ses commandements dans le but de t’élever au-dessus de tous les peuples qu’Il a fait en l’honneur , en renom et en gloire pour que tu sois le peuple saint du Seigneur ton D…, comme il a déclaré’’ (Deut. XXVI – 17 à 19). Le choix de cette référence au rayonnement du nom divin qui préside ce mois de Av, nous met en présence du début du troisième discours de Moïse notre maître rapporté dans le livre du Deutéronome. Ce discours renferme des bénédictions et des malédictions. Il se rapporte également à l’alliance que D… a contractée avec les enfants d’Israël dans les plaines de Moav. C’est pour cette raison d’ailleurs que cette allocution porte le titre de ‘’discours de l’alliance’’. Celle-ci aura des répercussions très profondes dans la vie du peuple d’Israël après celle du mont Sinaï et celle de la tente d’assignation. Le Talmud (Berakhoth 63 b) traduit l’interjection ‘’hasketh’’ par cette invite ‘’divisez-vous en classes et occupez-vous de la Thora, car celle-ci ne peut être acquise que par l’étude interavtive , en société. C’est là l’avis de Rabbi Yossé ben Rabbi Hanina qui s’inspirait de cette parole du prophète Jérémie : ‘’Un glaive est suspendu sur les particuliers, qui perdront la tête’’ (Jér. L – 36). En d’autres termes un glaive est suspendu sur les savants qui sont assis isolément pour s’occuper de l’étude de la Thora. Nos Sages nous suggèrent une autre explication de ‘’hasketh ouchma’a – écoute et entends’’ sois silencieux (hass = silence), et après décomposent le verbe ‘’katot’’ – couper en petits morceaux. Cette version est conforme à l’enseignement du maître Rabba qui préconisait :’’on étudie d’abord la Thora, et après on réfléchit sur elle (on la médite)’’. L’indication ‘’hayom’’ – aujourd’hui , nous renvoie au jour où la Thora avait été complètement expliquée et en plus, le jour où le peuple d’Israël a pris sur lui l’obligation de la responsabilité collective à la suite de l’alliance dans les plaines de Moab. Après le premier retour en Babylonie, ce mois fut appelé Av , père, ou encore Menahem Av, la consolation du père ; car c’est en ce mois que nous espérons voir la consolation de tous les grands malheurs qui se sont accumulés en ce mois à travers l’histoire du peuple juif…. Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Av est marqué par le signe zodiacal du lion, sous la bannière de la tribu de Chim’on, relié à l’organe du rein droit, porte les insignes de la lettre teth, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur jaune or.
Elloul Le nom ineffable qui préside au mois de Ellou, au renouvellement du mois, se présente dans l’ordre des lettres finales des mots composant l’expression de la Thora : ‘’outdsdaka tihyelanou ki…’’ – Ce sera œuvre méritoire pour nous de pratiquer soigneusement toute cette loi devant le Seigneur notre D… telle qu’Il nous l’a prescrite’’ (Deut. VI – 25). Placée dans le contexte, cette parole forme la conclusion de la question du premier type d’enfant présenté dans la haggada de Pessah, celle du hakham, du sage. Et le texte indique de répondre en détail et avec précision à l’enfant intelligent qui aidera à son tour son père à persuader les trois autres types d’enfants : le méchant, le simple, et celui qui ne sait pas poser de question. C’est dans cette relation entre le père et son enfant, à l’exemple du maître et son disciple, que vient en conclusion : ‘’ ce sera œuvre méritoire pour nous’’. Car il est essentiel d’entretenir et de développer de manière interactive la transmission de notre patrimoine culturel et spirituel, et de jeter des passerelles entre la génération montante et celle qui la précède, tant au sein de la vie familiale que de la vie culturelle, cultuelle et sociale. Le rabbin Bahya pense que la question posée par l’enfant sage sur la signification et la portée des prescriptions qualifiées de témoignage, des préceptes ‘’houkim’’ qui échappent à notre entendement, et des règles qui rythment notre vie et qui tombent sous le sens, trouvent leur conclusion dans l’expression choisie comme référence aux reflets des quatre lettres du nom divin qui rayonne et illumine la néoménie du mois de Elloul. Bahya retient de là qu’il convient d’expliquer à l’enfant qualifié de sage, d’intelligent, que la volonté divine n’est pas une chose abstraite, une notion qui relève de la rhétorique, mais que la volonté de l’Eternel est bel et bien palpable et concrète telle qu’elle se manifeste dans notre existence. Aussi, les termes ‘’ce sera œuvre méritoire’’ ont pour but de nous assurer que la volonté de l’Eternel est de rétribuer , de nous récompenser d’un point de vue matériel, comme l’atteste le verset précédent : ‘’… Il nous a fait sortir du pays d’Egypte pour nous amener ici, pour nous donner le pays qu’Il a promis à nos pères’’ (Deut. VI – 23). Cette promesse porte également sur le plan spirituel, celui de nous permettre et de nous garantir de mettre en pratique ce que l’Eternel nous a ordonné d’accomplir et de Lui témoigner de la déférence pour notre bien tout au long de nos jours et pour notre maintien en vie, pour notre bien, comme aujourd’hui. Enfin, nos Sages nous font remarquer que la valeur numérique de ces quatre mots ‘’outsdaka tihye lanou ki’’ exception faite de leur finale qui forme le nom divin, est égale à celle du mot ‘’bitchouva’’ – avec la repentance. Ainsi donc, cette expression recèle en elle une invite à la repentance , au retour à la source première et à une conduite conforme aux différents commandements de la Thora, support de notre mode de vie. Nos sages voient par ailleurs dans la combinaison des lettres qui viennent en tête de ces quatre mots, la formation du terme ‘’vatelekh’’ – et tu entreprendras la démarche’’, soit la marche à suivre indiquée par nos sages dans les livres de la halakha. Enfin, les sages attirent notre attention sur la valeur numérique de ce terme , identique à celle des deux mois réunis , Tamouz et Av ; et concluent de là que cette analogie insinue que la rigueur de la justice qui caractérise la période de Tamouz et de Av, s’adoucit au mois de Elloul et laisse la place à la repentance. La téchouva, le retout, est un don de l’Eternel à l’homme. Cette faculté lui permet de vaincre le penchant du mal, de se métamorphoser pour donner naissance à une nouvelle vie. Rappelons enfin que les lettres dont se compose le mois de Elloul, forment l’abréviation de cette expression de l’amour sublimé de l’assemblée d’Israël à son bien-aimé le créateur, à travers cette expression du roi poète : ‘’ani lé doi vé dodi li’’ – je suis à mon bien-aimé et mon bien aimé est à moi’’. Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Elloul est marqué par le signe zodiacal de la vierge, sous la bannière de la tribu de Gad, relié à l’organe du rein gauche, porte les insignes de la lettre youd, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur blanc coquille d’œuf .
Tichri Lors du renouvellement du mois de Tichri, une éclatante lumière nous apparaît à travers l’ordre des lettres du tétragramme qui préside aux destinées de l’humanité. La disposition du nom divin transparaît selon nos Sages, dans les dernières lettres de l’expression de la Thora ‘’vayir ou otah saré par’o … ‘’ les princes du pharaon la virent’’ (Gen. XII – 15). Ces quelques mots soulignent un des traits marquants des épisodes de la vie du patriarche Avraham Avinou, et par delà l’histoire des générations qui se réclament de lui. Parti sur l’ordre de l’Eternel lors d’une révélation inattendue, Avraham se met en chemin sur la voie de la réalisation de son être profond. Il répond ainsi à l’appel de l’Eternel : ‘’lekh lekha’’. Confronté à une grande famine qui frappe le pays de Canaan, il n’attend pas qu’une nourriture miraculeuse lui tombe du ciel et va chercher la subsistance pour sa maisonnée en terre d’Egypte. Là un danger imminent l’amène à dissimuler son véritable lien avec son épouse Sarah. Il la prie de se faire passer pour sa sœur pour lui éviter une mort certaine. D’aucuns s’interrogent : Avraham n’aurait-il pas dû se fier entièrement à la providence divine et rester en terre de canaan ? Ou encore, ne rien cacher de son union avec Sarah, même en Egypte ? A posteriori nous pouvons faire valoir cet adage de nos Sages ‘’chélouhé mitzva enane nezoukine’’ - D… entoure de sa bienveillante protection ceux qui se disposent à accomplir sa volonté. Nous pouvons rétorquer alors que c’est là une expérience qu’aucun n’avait vécue auparavant, et que par ailleurs ce principe ne nous dispense pas du devoir de faire tout notre possible pour assurer notre autonomie sur tous les plans et dans tous les domaines., et de ne se fier à D… que lorsque l’on a atteint les limites de nos efforts. Enfin, nos Sages nous ont bien enseigné ‘’ èn somkhine al aness’’ – on ne doit pas se fier aux miracles. ‘’ Avraham Avinou prend sa destinée en mains et se fraye le chemin de l’existence en ayant pour leit-motiv ‘’lekh lekha’’. C’est là la devise de tout enfant d’Avraham Avinou , d’être toujours sur le chemin de la réalisation , surmonter les difficultés et aller toujours de l’avant. Le mois de Tichri nous invite à un renouvellement de l’ardeur religieuse et morale. Il marque la mise en fonction de l’œuvre de la création. Il initie le couronnement de celle-ci par la venue au monde de l’humain, de cet être appelé à être le collaborateur dans l’œuvre du créateur. Proclamé Roi, D… trône pour juger l’humanité. Notre patriarche Avraham est confronté sur son chemin au jugement des princes du pharaon qui virent en son épouse , la femme. Sarah avait fait pour ainsi dire sensation et fut prise dans le palais du roi. Le pharaon témoigne de sa bienveillance à Avraham . Il le comble de cadeaux, espérant par ce moyen arriver à ses fins et gagner les faveurs de sarah. Celle-ci , attachée fermement à la vérité, aurait finalement avouer être l’épouse et non la sœur d’Avraham ; comme le confirme le texte à travers ces mots : ‘’ ‘al devar Saraï (Sarah) echeth Avram (Avraham)’’. L’expression ‘’ ‘al devar’’ se traduit par analogie non ‘’à cause de’’, mais ‘’en raison de’’. Ce qui sous-entend que c’est à la suite de la déclaration de Saraï que les événements se précipitèrent ; de sorte que l’intervention de la providence divine seule, pouvait être salvatrice. Nos Sages disent que pris dans cette situation sans issue, Avraham et Sarah ne purent recourir qu’à la prière à l’Eternel. C’est là l’ultime recours qu’ils ont transmis à leurs descendants à l’heure de détresse. Et D… exauça leur prière. Au point que le pharaon laissa les somptueux cadeaux offerts à Avraham, même après avoir découvert son stratagème. Le pharaon les fit escorter pour assurer leur protection jusqu’aux confins du pays d’Egypte. A ce propos nos Sages nous enseignent que les tribulations et les événements de la vie de nos patriarches, préfigurent ceux que vivront leurs descendants sur la scène de l’histoire de l’humanité. Lekh lekha devient donc une invite au patriarche Avraham d’aller tracer le chemin de l’histoire devant la nation d’Israël. Avraham n’ouvre pas seulement le devenir de la vocation spirituelle des enfants d’Israël, mais également son projet d’être, sa destinée historique au sein des nations. Vu sous cet angle, nous pouvons conclure que le récit de cette descente en Egypte s’inscrit dans un contexte plus large. Avraham ouvre par anticipation un pan des épreuves que connaîtront ses descendants en Egypte. La suite viendra trouver son écho dans le dernier acte de la sortie d’Egypte où le pharaon renvoya le peuple qui à l’instar du patriarche Avraham , s’en retourna gratifié de somptueux cadeaux, et qui selon nos sages, lui permirent de construire le tabernacle dans le désert. Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Tichri est marqué par le signe zodiacal de la balance, sous la bannière de la tribu de Ephraïm, relié à l’organe de l’intestin, porte les insignes de la lettre lamed, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur émeraude .
Mar Hechvan Le Roch Hodesh Hechvan (Mar Hechvan) est placé sous l’éclairage de la combinaison des lettres du tétragramme présentées suivant l’ordre des initiales de ces mots de la Thora : ‘’…Oudvach : hayom hazé Ado-naï…’’ ‘’…Miel : en ce jour l’Eternel…’’(Deut. XXVI – 15, 16). Il est bien évident que le choix porté à cette référence est intentionnel. Il nous invite à scruter le texte pour en déceler le message. Le mot ‘’oudvach’’ – le miel, qui clôture le péricope, nous impose d’examiner le contenu du texte qu’il entraîne derrière lui. Nous constatons dès la première lecture que ce passage de la Thora est consacré à ce que l’on appelle le ‘’viddouye maasser’’ , la confession que chaque Juif récitait au moment où il achevait tous les prélèvements de la dîme des produits de la terre. Cette prière a pour objet de rappeler en premier que c’est à cause de nos péchés et de ceux de nos ancêtres que l’avantage du prélèvement de la dîme a été retiré aux premiers nés pour être remis aux lévites. Ces derniers ont été privés de leurs droits d’assurer le sacerdoce au Temple, suite à, leur attitude négative à l’égard du péché du veau d’or. Par ailleurs, le Malbim nous remet en mémoire que la coutume de prélever la dîme, était bien antérieure à la promulgation de la Thora au mont Sinaï, et que les nations du monde étaient très sensibles à cette loi. Elles y voyaient un hommage rendu à D… pour la dispensation de la nourriture. Par la suite, ces nations pratiquaient le prélèvement lorsqu’un des leurs tombait malade, ou qu’un décès survenait dans leur famille, ou encore pour s’assurer le secours collectif en cas de famine, et enfin, pour payer les services mortuaires ou d’autres calamités collectives. Ainsi donc, les nations attachaient une grande importance à ce prélèvement, mais elles l’ont détourné de sa vocation première. C’est pourquoi, lorsqu’un Juif achevait de prélever toute la dîme de ses produits, il lui était indiqué de prononcer les mots qui vont à l’encontre de l’habitude des membres des nations païennes. La Thora désire préserver le Juif et lui enseigner d’être toujours conscient de la présence divine et de l’action de la providence au milieu des hommes. En dernier, cette prière souligne que bien que nous ayons accompli notre devoir, nous sollicitons de l’Eternel de porter un regard bienveillant sur tous les pauvres en Israël. Le Talmud (Haguiga 12 b) fait remarquer que le mot ‘’maon’’ utilisé dans le contexte pour désigner la demeure sainte de l’Eternel, s’applique à l’un des sept cieux où se situent les légions d’anges de service pour glorifier D… par leurs chants. Le choix de ce terme veut nous faire comprendre que ces cieux diffusent la joie et que l’Eternel porte son regard sur nous lorsque nous appliquons notre devoir du respect des mitzvoth. Le Zohar met en parallèle ce verset de la Thora : ‘’de ta demeure sainte, du haut des cieux, jette tes regards et bénis ton peuple d’Israël et sa terre que Tu nous a donnée comme Tu l’as juré à nos pères , une terre qui ruisselle de lait et de miel’’ (Deut. XXVI – 15), avec cette sentence du prophète Isaïe :’’Cieux, là haut, épanchez-vous, et vous, nuées laissez ruisseler la justice ! Que la terre s’entriuvre pour faire tout ensemble fleurir le salut et germer la vertu ! Moi l’Eternel , J’accomplis tout cela’’(Is. XLV – 8), pour nous enseigner que c’est du haut des cieux que provient la bénédiction. C’est des sphères transcendantes qu’est décidée la bénédiction des êtres humains qui l’attendent ici-bas. Le verset suivant commence par les mots : ‘’en ce jour , le Seigneur ton D… t’ordonne d’accomplir ces lois et ces préceptes, tu les observeras et tu les mettras en pratique de tout ton cœur et de toute ton âme’’. Nos Sages disent que le jour indiqué dans ce verset , c’est celui où Moché Rabbenou avait terminé de commenter la Thora et d’ajouter les mitzvoth qui n’avaient pas été mentionnées jusqu’à présent. C’est pourquoi, fait remarquer Nahmanide, il est du devoir d’Israël d’observer les lois de l’Eternel, ses commandements et ses préceptes et d’écouter sa voix. Rachi rapporte dans son commentaire que cette expression formule un fervent espoir par le bénéficiaire d’un bienfait, que la bénédiction divine permette à l’auteur du bienfait d’être en mesure de répéter son acte généreux. Rappelons que le nom de ce mois a été adopté au retour des exilés en Babylonie. D’aucuns le font précéder du préfixe ‘’mar’’ – amer, qui évoque les souvenirs tristes qui lui sont attachés dans l’histoire du peuple juif. Mais selon une autre interprétation, le mot ‘’mar’’ s’inspire de cette parole du prophète Isaïe :’’comme une goutte tombant du seau’’ – ‘’kémar mi déli’’ (Is. XL – 15). ‘’Mar’’ est donc la goutte d’eau que l’on espère à cette époque de l’année , allusion aux pluies bienfaisantes attendues avec impatience. Le mois de Hechvan , et appelé dans les textes bibliques ‘’boul’’, dérivé du verbe ‘’balo’’ –flétrir, selon le commentaire de Rachi. Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Hechvan – Mar Hechvan est marqué par le signe zodiacal du scorpion, sous la bannière de la tribu de Ménaché, relié à l’organe de l’appendice, porte les insignes de la lettre noun, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur d’un vert éclatant .
Kislev Les lettres du tétragramme qui illuminent le mois de Kislev sont disposées dans l’ordre des lettres qui forment l’abréviation de l’expression du verset : ‘’L’habitant cananéen du pays vit (le deuil) dans l’aire des épines’’ (Gen. L – 11). Cette expression est extraite du récit de la Thora qui décrit le transport d’Egypte de la sépulture du patriarche Yaakov pour l’inhumer dans le caveau de Marpela à Hebron. La tradition nous apprend que cet événement s’est déroulé précisément au jour correspondant à l’institution future de la fête de Hanoucca, le vingt-cinq Kislev. Le cortège majestueux qui accompagne la dépouille du patriarche Yaakov, était tellement impressionnant que la population de Canaan le nomme ‘’Abel Mitzraïm’’, le deuil national de la grande puissance égyptienne. L’ampleur de ces funérailles est immortalisée par cette dénomination qui atteste de l’amour et de la vénération que Yaakov ( et ses fils) avaient trouvés au milieu d’une nation étrangère. Cet événement témoigne également que les enfants du patriarche Yaakov se sont conformés aux instructions de leur père, ce qui atteste de l’unité et de la fraternité qui les animent. Il est vrai et tout naturel, que les enfants vivant autour de leur père ou de leur mère, trouvent en leurs parents le support de l’unité ; car tant que les parents sont en vie, toute discussion s’évanouit, ce qui peut toucher les meilleurs des enfants ; les différents s’estompent par amour et par affection pour le papa, la maman. Après leur mort, le lien fraternel se détend ; les frères et sœurs ne se rencontrent plus si souvent ; ils se montrent plus distants. Tout naturellement, les parents constituaient le point central. Les enfants de Yaakov Avinou surmontent ces épreuves et préservent leur fraternité et leur solidarité. Comme dit la Thora :’’vaya’assou banav lo khen kaacher tsivam’’ ‘’ses fils sont appliqués à respecter les instructions de leur père’’. Le patriarche avait fixé l’ordre de marche du cortège, inspiré de celui adopté par les enfants d’Israël sortis d’Egypte, tout au long de leurs pérégrinations à travers le désert du Sinaï. A l’avant garde, du côté de l’est, sous la direction de Juda, Issachar et Zeboulone. Ces trois tribus représentant la direction politique et spirituelle de la nation. Du côté sud étaient groupés sous la direction de Reuben, Simon et Gad, représentant le ‘’Baal techouva’’, le prototype de la personne qui retourne aux sources, ce qui représente le gouvernement moral. A l’opposé, du côté nord, se tenaient des Dan, Acher et Naphtali, détenteurs des richesses matérielles. A l‘ouest, à l’arrière garde, étaient placés les tribus d’Ephraïm , Manassé et Benjamin, qui assuraient la charge de la défense nationale. Le Rabbin Elie Munk rapporte dans son commentaire de la Thora relatif à ce sujet : ‘’La répartition des douze tribus d’Israêl dans leur marche à travers le désert, reflète sur le plan réduit de l’organisation nationale et sociale, l’ordre harmonieux des forces élémentaires préétablies dans les sphères universelles. Cet ordre de marche se révèle également dans la prophétie d’Ezéchiel décrivant l’ordre des quatre forces qui entourent le char céleste où trône la majesté divine. Ces quatre hayoth ou forces universelles, sont disposées ainsi : la première située à l’est présente une figure humaine et représente la suprématie de l’esprit qui le caractérise. La place qui lui est assignée à l’est, au côté de l’orient, évoque le berceau de l’humanité. ‘’C’est là où l’homme créé par D… fut placé’’(Gen. II – 8). La deuxième haya fixée au sud, présente la face du lion, le roi des animaux qui symbolise l’élément de la force. Soulignons que cette force n’est pas d’ordre physique mais d’ordre moral, comme dit le roi Salomon dans le livre des Proverbes :’’Qui domine ses passions, l’emporte sur le conquérant’’ (Prov. XVI – 32). Ainsi donc, la fidélité à D… exige le courage du lion, comme disent nos Sages dans les ‘’Maximes des pères’’ (chap. Michna 23). La troisième haya, force universelle, est placée au nord du char divin. Elle présente la face du taureau représentant les attributs physiques et matériels de la structure universelle. Enfin, la quatrième haya présente une face d’aigle, symbole de la majesté et de la victoire. En effet, l’aigle garantit la pérennité des forces existantes. Comme dit la Thora : ‘’comme un aigle qui veille sur son nid, plane sur ses jeunes aiglons, il déplace ses ailes pour les recueillir, les porte sur ses pennes robustes’’ (Deut. XXXII – 11). C’est à ce modèle préétabli du char de la vie universelle, que correspond l’ordre fonctionnel du camp des enfants d’Israël. En somme, les douze tribus qui gravitent autour des quatre éléments , sont organisées conformément aux lois éternelle qui gouvernent le cosmos . En conclusion, l’image du macrocosme se retrouve dans le microcosme d’Israël. Enfin, rappelons dans cet ordre de pensée, que le roi Salomon a voulu matérialiser le principe idéal de l’harmonie des sphères d’en haut et d’en bas, lorsqu’il construisit le Temple de Jérusalem. Il édifia ce qui est appelé la mer, c’st-à-dire le grand bassin et la fit supporter par douze bœufs, dont trois portaient leur regard au nord, trois vers le couchant, trois vers le midi et trois vers le levant. Ce sont là les visions prophétiques qui avaient inspiré les dispositions prises par le patriarche Yaakov pour ses obsèques. Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Kislev est marqué par le signe zodiacal du sagittaire, sous la bannière de la tribu de Benjamin, relié à l’organe de la main droite, porte les insignes de la lettre ‘ayin, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur d’un jaune pâle .
Teveth Les lettres du nom ineffable se présentent lors de la néoménie du mois de Teveth dans l’ordre de distribution correspondant aux dernières lettres des mots du psalmiste : ‘’gadélou l’Ado-naï iti oun roména chémo yahdav’’ ‘’Exaltez le Seigneur avec moi, ensemble célébrons son nom’’ (Ps. XXXIV – 4). Signalons en premier que ce mois de Teveth est également associé à la fête de hanoucca, fête des lumières, ce qui répond précisément à cette invitation d’exalter et de glorifier la gloire de l’Eternel pour sa sauvegarde. Placé dans le contexte , cette parole du psalmiste nous remet à l’esprit les événements qui l’ont inspirée et nous reporte à l’épreuve que connut le roi David. Obligé de fuir la colère du roi Saül, il s’en alla au pays des Philistins chez le roi Akhich. Les gardes du corps du roi de la ville de Gath reconnurent David grâce à l’épée de Goliath, leur frère , qu’il avait abattu. Et avec l’autorisation du roi, ils voulaient tuer David pour venger leur frère Goliath. Pris dans leurs griffes, David pria l’Eternel et lui demanda : ‘’je t’en supplie, donne-moi une mesure de cette folie qu’il m’est arrivé de critiquer en la considérant avec dédain’’. D… agréa sa prière, et David fut saisi de folie qu’il communiqua à la mère et à la fille du roi Akhich. Exaspéré , ce dernier le chassa. Alors, David composa le psaume XXXIV pour remercier D… pour sa folie. Le roi David s’adresse aux humbles et les invite à se joindre à lui pour louer l’Eternel. D’aucun dit (Al Chekh) que nos Sages se sont référés à cet appel pour y déceler l’allusion à l’obligation de réciter ‘’birkath ha gomel’’, la bénédiction de remerciement quand on a bénéficié de la sauvegarde d’un danger. Le talmud (Berakhoth 54 b) fait plutôt référence à l’expression ‘’viromémoi hou bikalhal’’ ‘’qu’il exalte dans l’assemblée du peuple’’ (Ps. CVII – 32), et fait dériver le devoir de gratitude à l’Eternel. Le Malbim (un exégète biblique) souligne l’invite ‘’gadélou’’ ‘’ déclarer la grandeur de l’Eternel’’ dans cette pensée du psalmiste en établissant la différence entre l’adjectif ‘’gadol’’ (grand) et celui de ‘’ram’’ (élevé), pour nous indiquer que l’attribut ‘’gadol’’ décrit celui qui est qualifié d’élevé ou de grand, et qui reste néanmoins accessible ; c’est-à-dire à la portée de la sphère humaine. Alors que le mot ‘’ram’’ dénote une exaltation qui dépasse le cadre de l’humain. Ainsi, fait remarquer le Malbim, lorsque le psalmiste proclame : ‘’D… est exalté au-dessus de toutes les nations, au-dessus des cieux est sa gloire’’(Ps. CXIII – 4), le verbe utilisé est ‘’ram’’ ; car selon une certaine perception, la divinité qui descend superviser les mesquines affaires des hommes ne peut être conçue dans leur vision. Par contre, dans la conscience du peuple d’Israël, bien que sachant que l’essence divine dépasse totalement la compréhension humaine, D… est intimement mêlé au déroulement des affaires des hommes. Ainsi donc, dans la vision du judaïsme, D… peut être qualifié de ‘’gadol’’ et de ‘’ram’’ tout à la fois. Nous pouvons conclure que le roi David nous invite à nous joindre à lui pour exalter ensemble le nom de l’Eternel, bien que dans son essence véritable Il nous est totalement inaccessible. C’est également de ce verset du psalmiste que le maître du Talmud Rav Assi, énonce cette règle de loi, le zimoun, à savoir : quand trois hommes mangent ensemble, ils doivent réciter ensemble la bénédiction de gratitude après le repas. C’est en se référant à ce même verset que Rav Hanane bar Abba stipule que celui qui répond ‘’amen’’, ne doit pas élever la voix plus haut que celui qui a récité la bénédiction (Berakhoth 45 b). Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Teveth est marqué par le signe zodiacal du capricorne, sous la bannière de la tribu de Dan, relié à l’organe de la main gauche, porte les insignes de la lettre ‘ayin, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur d’un jaune pâle .
Chevat La disposition des lettres du nom ineffable qui éclaire la néoménie , le renouveau du mois de Chevat, s’inspire de l’en-tête du groupe de mots extraits du verset du Lévitique :’’Véim hamer yémirénou véhaya hou… ‘’ ‘’… Mais si on veut remplacer le premier et son remplaçant…’’ (Lév. XXVII – 33). Placé dans le contexte , ce verset de la Thora nous remet en mémoire l’image de l’ordonnance relative au prélèvement de la dîme du gros et du menu bétail, et de tout animal qui passe sous la verge pour être désigné comme consacré. Ainsi, le caractère de sainteté les recouvre dès l’instant où ils sont dénombrés. Dès l’instant où l’animal est placé sous le mot d’ordre ‘’yehi kodech’’ ‘’il sera saint’’, il ne peut être soumis au rachat. C’est cette règle immanente et immuable qui est mise en exergue dans l’expression du verset ‘’véim hamer yemirénou véhaya’’, dont les lettres initiales de chacun de ses mots est en rapport avec l’ordre des lettres du tétragramme. Par analogie, cela fait allusion au caractère de sainteté appliqué au peuple d’Israël de par sa dénomination de ‘’prémisses de la récolte’’ ‘’réchith tévo ato’’. Lui aussi porte l’attribut ‘’yehi kodech’’ comme en témoigne le prophète Jérémie : ‘’Israël est une chose sainte appartenant à l’Eternel, les prémisses de sa récolte…’’ (Jér. II – 3). Et quand bien même Israël s’est rendu coupable , D… de son côté se souvient de son alliance et se laisse fléchir, suivant la parole du psalmiste : ‘’Se souvenant pour leur bien de son alliance , Il se laisse fléchir dans son infinie miséricorde’’ (Ps. CVI – 45). La comparaison de la nation d’Israël au prélèvement de la térouma et celle du maasser à la dîme, lui est assurée à jamais. La sainteté d’Israël le préserve à tout jamais du risque d’être suppléé dans son rôle par une autre nation. C’est là la gra,de consolation qui clôture le livre du Lévitique. Je voudrais faire remarquer que les premiers prédicateurs prétendaient que le mazal , le signe zodiacal du verseau, est celui réservé pour le peuple d’Israël, bien qu’il nous esr acquis par ailleurs que le peuple d’Israël n’est pas soumis aux constellations et échappe de ce fait à l’influence du signe zodiacal. Ce sont les actes qu’ils accomplissent conformément aux ordres de la Thora, qui font échec à l’emprise des constellations et qui oriente le mazal dans la direction désirée. Il est vrai que fondamentalement , de par la naissance, même les Israël s’inscrivent dans les signes zodiacaux (voir Talmud Chabbath). C’est pourquoi le verseau a été désigné comme étant le mazal du peuple d’Israël, car le seau a pour fonction de puiser l’eau. Et ce dernier n’a pour finalité que de satisfaire les instructions de son maître. Et bien que l’influence zodiacale soit déterminante quelque peu, le fait de s’adonner à l’étude de la Thora et à la pratique des mitzvoth transforme cette influence vers le bien , puisque celui-ci est soulis à la Thora. Et le sort réservé au peuple juif est d’être un serviteur au service de la Thora Ceci nous permet de comprendre cette parabole du Midrach à propos du serviteur fidèle du patriarche Avraham, Eliezer, qui puisait et abreuvait de l’enseignement de la Thora toute personne . Et s’il en est fait allusion chez le serviteur Eliezer, c’est pour nous indiquer à travers lui la raison du pourquoi le seau pour puiser au puits est représenté par le signe zodiacal du peuple d’Israël. Car le seau est l’élément utilisé par le serviteur pour puiser de l’eau, la Thora.
Adar L’ordre d’apparition des quatre lettres qui composent le tétragramme, lors du renouveau de la néoménie du mois de Adar, s’inscrit dans les lettres finales de l’expression du verset :’’’iro belassonereka beni atono’ – Il attacha son ânon au cep de vigne le rejeton de son ânesse à la noble vigne ; il a baigné son habit dans le vin, son manteau dans le sang de ses raisins’’ (Gen. XLIX – 11). Le patriarche Yaakov adresse sa bénédiction à son fils Yehouda ; et dans sa vision prophétique il voit le sauveur de l’humanité, le Machiah, non pas monté à cheval, mais sur un ânon. Cette bête de somme représente généralement la paisible opulence, la grandeur nationale, tandis que les chevaux sont le symbole de la puissance guerrière . C’est pourquoi, de tous les animaux impurs, seul l’âne a été choisi pour représenter le ‘’peter hamor’’- le premier né de l’âne, la consécration, de tous les biens meubles. L’âne porte l’homme et ses biens . La Thora interdit au roi ‘’d’avoir beaucoup de chevaux pour lui’’(Deut. XVII – 16), car la puissance royale ne devrait pas être guerrière ni symbolisée par le cheval. D’ailleurs, la Thora nous recommande de ne pas élire le roi avant que la conquête entière du pays et sa possession ne soient assurées . Ainsi donc, le roi n’est pas proclamé dans un but guerrier, et c’est d’ailleurs pour cela qu’au temps du prophète Samuel, la demande du peuple d’avoir à leur tête un roi pour assurer la défense du pays, était répréhensible. Comme en témoigne ces paroles de réprimande de Samuel :’’Vous avez vu ensuite que Nakhash , roi des fils d’Ammon, venait contre vous, et vous m’avez dit : Non ! Mais un roi règnera sur nous ! Alors que l’Eternel votre D… , est votre Roi’’ (Samuel I – 12 – 12). C’est ce qui explique le pourquoi la personne qui sera le véritable roi, le rédempteur d’Israël et de l’humanité, se présentera monté sur un ânon. Il ressort de cela que dans les temps à venir, le roi de l’humanité vient en tant que roi de paix. Comme en atteste cette description de la Thora : ‘’Il attache sa monture à des ceps de vigne’’. lorsqu’on attache un ânon éveillé et courageux à des ceps de vigne, cela révèle l’indice d’une grande puissance de développement de la nature, ainsi que d’un bien-être et d’une abondance exceptionnelle. C’est cette image idyllique qui est projetée par la bouche des prophètes pour les temps à venir ; l’abondance de la bénédiction illimitée de la nature et la paix au sein de toute l’humanité. Mais tant que les chefs de cette humanité se présentent montés sur des chevaux guerriers et que leurs montures ne sont pas attachées aux ceps de vigne, nous serons très loin de la régénération tant attendue de la nature et du genre humain. Le prophète Zacharie exprime notre attente et notre aspiration en ces termes très éloquent : ‘’Réjouis-toi vivement et pousse des cris d’allégresse, fille de jérusalem, ton roi vient à toi, il est ‘’tsadik’’ juste et intègre, ‘’nochaa’’, victorieux et huimble, monté sur un âne, sur le petit de l’anesse’’ (Zach. IX – 9). C’est donc un homme éminemment juste , non un héros , mais un pourvoyeur de paix et de bien-être. Le sefer yetsira, le livre de la formation, consacre un long développement au renouvellement de la lune, le rosh hodesh, en rapport avec le signe zodiacal, les douze tribus d’Israël, l’organe du corps humain , les lettres de l’alphabet et les pierres du pectoral du Grand-Prêtre. Le mois de Adar est marqué par le signe zodiacal des poissons, sous la bannière de la tribu de Naphtali, relié à l’organe du pied gauche, porte les insignes de la lettre kof, et baigne dans le reflet de lumière de la pierre du pectoral, couleur ocre .
Grand Rabbin Chalom Benizri.
|