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Thora et mitzvah Cette section de la Thora contient un nombre impressionnant de mitzvoth, de prescriptions. Elle compte vingt-sept commandements positifs et quarante-sept interdictions. A son propos les Sages du Midrach rappellent cette sentence : la parole de la Thora et ses commandements ‘’forment un gracieux diadème pour ta tête’’ (Prov. I – 9). Rabbi Pinhas ben Hama interprète ce verset des ‘’Proverbes’’ en disant : la Thora et les mitzvoth s’apparentent à un accompagnement ; en d’autres termes, là où la personne va, l’étude de la Thora et la pratique des mitzvoth lui tiennent compagnie et forment une auréole de grâce sur sa tête. Ainsi, poursuit le Midrach en empruntant les expressions de la Thora, quand tu bâtiras une maison, une mitzvah t’accompagnera car ‘’tu devras faire un parapet à ton toit’’(Deut. XXII – 8). Si tu t’es fait une porte , tu te conformeras à la recommandation de la mezouza ‘‘tu les écriras sur les poteaux de ta maison et à tes portes’’(Deut. VI – 9). Si tu revêts un costume neuf, tu devras te conformer à ‘’tu ne te couvriras pas d’un vêtement mixte tissé de laine et de lin ensemble’’(Deut. XXII – 11). Si tu vas te couper les cheveux, tu prêteras attention à ‘’ne taillez pas en rond les extrémités de votre chevelure’’(Deut. XIX – 27). Si tu possèdes un champ et que tu vas le labourer, tu veilleras à ce que ‘’tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne ensemble’’(Lév. XIX – 10). Si tu ensemences ton champ, tu t’appliqueras à respecter ‘’tu ne sèmeras pas ta vigne en diverses espèces’’ (Lév. XIX – 9). Si tu moissonnes, tu ne perdras pas de vue que’lorsque tu feras la moisson de ton champ et que tu oublies une gerbe aux champs, tu ne retourneras pas la prendre , elle sera à l’étranger, à l’orphelin’’ (Lév. XXIV – 19). Et même si tu n’es point engagé dans une quelconque activité, mais que tu te promènes simplement sur la route, les mitzvoth continueront à t’accompagner ; comme il est dit :’’si tu rencontres en chemin un nid d’oiseau…’’ Rappelons à l’appui du Midrach cette parole du Roi Salomon : ‘’Car le devoir est un flambeau ; la doctrine, une lumière ; les dictées de la morale, un gage de vie’’(Prov. VI – 23). Les mitzvoth, les préceptes de la Thora, sont tels la matière , la mèche, l’huile, le support, qui servent de récipiendaire à la lumière et qui alimentent le feu, alors que la Thora est assimilée à la flamme qui projette l’éclat de la lumière ; d’où le mot araméen ‘’oraïta’’, Thora, terme qui s’apparente à la lumière. Dans le même ordre d’idées, le lieu où sont déposées les Tables de l’Alliance dans le Temple, ou les rouleaux de la Thora dans les maisons de prières, portent le nom de ‘’Arone’’, Arche Sainte, du mot ‘’or’’ , lumière. La Thora représente de par sa nature une lumière abstraite qui éclaire la vision de l’esprit, lui permettant de lever le voile sur la vérité de l’existence authentique, celle qui s’inscrit dans un système de valeurs spirituelles élevées, au-delà des éléments physiques perceptibles. Bien que la Thora renferme des sujets de caractère concret et matériel, néanmoins sa source première prend racine dans les sphères suprêmes de l’infini. En somme, la Thora joue le rôle de la lumière qui nous éclaire pour nous faire entrevoir la volonté du créateur. Par contre la mitzvah est identifiée au support de la flamme , car par son intermédiaire, la lumière de la Thora trouve le moyen de s’épancher sur le corps physique. La mitzvah élève les actes de l’homme et les classe dans le système des valeurs élevées de la Thora. Toutes les mitzvoth sont des ordres émanant de l’Eternel. Littéralement on devrait pour les désigner correctement, employer le terme ‘’tsivouyim’’, ordres, dont le singulier est ‘’tsav’’. Si nous les nommons mitzvoth, pluriel de mitzvah, c’est pour mettre en exergue cette notion, à savoir que ‘’mitzvah’’ est un mot générique qui désigne les trois composants en présence, soit, celui qui donne l’ordre, celui qui le reçoit, et l’objet de la réalisation même, tel que le prêteur, l’emprunteur et le prêt. Mitzvah désigne l’acte en lui-même établissant le lien entre celui qui commande et l’exécutant. La mitzvah est le trait d’union qui les attache et qui unit le créateur à sa créature. Le Zohar fait remarquer l’analogie des deux dernières lettres du mot mitzvah et celles de Tétragramme, le Nom ineffable, alors que les lettres ‘’mem’’ et ‘’tsadik’’ s’interchangent en ‘’youd’’ et ‘’hé’’ dans le système de ‘’atbach’’, de la permutation des lettres dans l’ordre alphabétique avec celles correspondant dans l’ordre inverse. C’est à cela que fait allusion le verset de la Thora : ‘’Les choses cachées appartiennent au Seigneur ton D… : mais les choses révélées importent à nous et à nos enfants jusqu’aux derniers âges, afin que nous mettions en pratique les paroles de cette Thora’’(Deut. XXIX – 28). Ce qui signifie que la Thora présente une face révélée et une face cachée. Ainsi les deux premières lettres du Tétragramme ‘’youd’’ et ‘’hé’’ sont dissimulées dans les lettres ‘’mem’’ et ‘’tsadik’’ du mot mitzvah, alors que les dernières lettres du Tétragramme ‘’vav’’ et ‘’hé’’ mises en apposition dans le terme ‘’véhanigloth’’ , révélées, sont présentées d’une façon évidente à la fin du mot mitzvah. Aussi lorsque l’homme a le mérite de réaliser les paroles de cette Thora, il s’y attache et y adhère au nom de l’Eternel dans ce qui est dissimulé et dans ce qui est révélé dans le mot mitzvah. Comme dit le Orakh Haïm ha Kadosh : ‘’Tu nous as instruits pour que nous prenions conscience qu’en accomplissant l’ordonnance de l’Eternel, l’homme devient tel un char portant la majesté divine.
Sortir en guerre ‘’Lorsque tu partiras en guerre contre tes ennemis, que le Seigneur ton D… te les livrera et que tu leur feras des prisonniers : Si tu vois parmi les captifs une femme de belle apparence, que tu t’en éprennes et que tu veuilles la prendre comme épouse, tu l’amèneras dans ta maison, elle se rasera la tête, se fera les ongles, elle retirera son vêtement de captive et demeurera dans ta maison, elle pleurera son père et sa mère un mois entier, et ensuite tu pourras l’approcher et la posséder, et elle sera ta femme. S’il se fait que tu n’en veuilles plus, tu la laisseras partir à son gré, mais tu ne la vendras pas à prix d’argent, tu ne l’exploiteras pas, après avoir abusé d’elle. (Deut. XXI – 10 à 14). La lecture de ces paroles de la Thora nous surprend et nous effraie. Comment un livre d’une si haute valeur morale peut-il préconiser une telle conduite ? Surtout lorsque certains esprits mal intentionnés essaient de donner un sens purement historique aux lois de la Thora et qualifient cette réglementation en temps de guerre comme moyenâgeuse. D’aucuns se contenteraient d’une première lecture et concluraient par une critique des plus négative. Finalement, tout dépend des prédispositions profondes et du goût mystérieux de chacun d’aborder l’étude d’un texte. Il est bien connu que la critique est un essai d’objectivité qui n’est malheureusement jamais que de l’objectivisme. En effet, il y a toujours un fond caché en nous qui ne permet de saisir qu’un aspect d’un jugement apparemment objectif. C’est la raison pour laquelle en matière de philosophie, les théories sont beaucoup plus nombreuses et plus relatives que les sciences exactes. Chez l’homme croyant il existe une prédisposition profonde, un goût inextricable qui au fond de lui-même le pousse à interpréter l’écriture, ou un fait, dans un sens ou dans l’autre, étant nourri d’une source de foi en D…, en sa parole, qui est la pure logique. Et à ce stade, la critique négative n’a guère de place. Certes nous affirmons et nous proclamons que les valeurs de la Thora sont universelles et constituent l’unique vérité. Aussi, notre questionnement si audacieux soit-il, n’a pour but que l’ouverture des différentes portes de ce monde de vérité. Et lorsque nous nous posons ces interrogations mêmes, nous sommes poussés par un désir d’objectivité commun qui est celui de rejoindre la pure objectivité. En considérant que la Thora a emprunté un langage à la portée de l’homme, nous relèverons de ces versets un certain humanisme que la Thora désire introduire au sein du monde en guerre. En effet, nul n’ignore les excès de cruauté et de viol qu’occasionne un état de conflit poussé à son paroxysme lors d’une lutte acharnée entre les hommes. Les conséquences des guerres sur la vie morale et familiale, sont désastreuses. La morale qui prévaut dans ces situations, c’est ‘’à la guerre comme à la guerre’’. C’est contre cela que la Thora s’élève, pour mettre un frein à cette mentalité à repousser cette liberté de mœurs, dans une situation où elle ne pouvait la proscrire totalement. Rappelons à cet effet, cet enseignement du Rav Cook : La Thora n’a, à aucun moment, voulut imposer à l’homme quelque chose qu’il lui aurait été impossible de réaliser. Ces ordonnances sont modulées selon le niveau de nos capacités humaines. Cette conception des lois de la Thora constitue une base minime pour une conduite valable et capable de nous faire parvenir par étapes aux hautes valeurs maximales. En l’occurrence, nous avons là un exemple de valeurs minimes admises par la Thora et qu’elle pouvait proscrire totalement. Dans le souci de concilier le guerrier et la morale, la Thora recommande : ‘’Quand tu rentres dans une ville et que tu vois une femme que tu ne peux t’empêcher de désirer, ne la transforme guère en objet de désir. Je te permets de la prendre comme femme, mais ne la brusque pas… Offre-lui un mois de répit, de méditation, pour qu’elle puisse prendre le deuil… C’est alors que tu devras te lier à elle par des rapports d’homme à femme, d’égal à égale, sans la déconsidérer ou la haïr. Car le jour où tu commenceras à éprouver un quelconque ressentiment pour elle, tu devras lui offrir sa liberté’’. Tel est l’humanisme que la Thora introduit dans un monde où les passions s’affrontent et où les instincts se libèrent. Ainsi, face à la démoralisation qu’entraîne l’état de guerre, la loi de la Thora impose une morale accessible à tous les esprits, afin de dévier dans une certaine mesure cette démoralisation. Il est bon de souligner de quelle guerre il est question dans notre texte. S’agit-il d’une guerre de conquêtes ‘’milhemeth archouth’’ ou d’une guerre pour la terre d’Israël ‘’milhemeth mitzva’’ ? Rachi précise qu’il s’agit d’une guerre offensive entreprise contre des ennemis qui cherchent à étouffer économiquement, ou à refuser au peuple d’Israël l’espace vital dont il a besoin. Cette guerre ne pouvait être entreprise que dans des conditions bien définies, lorsqu’un appel à la coopération pacifique s’est avéré vain, lorsque les pourparlers ont abouti à l’échec total. C’est alors que la mobilisation générale du peuple est décrétée et que des troupes constituées par des personnes valides se préparaient au combat. Ces combattants avaient à leur tête un prêtre oint, appelé ‘’machouah melhama’’. Un aumônier général était chargé d’accorder les sursis, dont l’une des raisons invoquées pouvait être ‘’ pour tout celui qui a bâti une maison et qui n’en a pas pris encore possession – ou encore – pour tout celui qui a planté une vigne et n’en a pas encore acquis la jouissance – pour tout celui qui a promis mariage à une femme et ne l’a pas encore épousée – et encore – pour tout homme qui a peur et dont le cœur est lâche’’. On devine facilement que si de telles personnes sont dispensées d’aller en guerre, il ne reste dans les rangs de l’armée que des tsadikim, des hommes justes qui méritent de remporter la victoire…. Ces personnes pouvaient solliciter l’intervention divine dans leurs combats et bénéficier de l’aide de l’Eternel. Comme dit la Thora : ‘’Le Seigneur votre D… qui marche devant vous, Lui Il combattra pour vous…’’ (Deut. I 30). C’est à ces valeureux guerriers que la Thora s’adresse en les mettant en garde contre tout débordement. Car s’ils peuvent compter sur l’aide de l’Eternel au front, ils ne pourront compter que sur eux-mêmes pour vaincre au combat qu’ils livrent dans leur for intérieur. La dispense des pratiques religieuses qui leur est accordée au combat, les fragilise et les expose aux menaces qui les guettent. Nous savons que les mitzvoth sont pour nous une manière constante d’affirmer nos valeurs morales et spirituelles. Elles sont un stimulant de notre vie. Les mitzvoth sont pour ainsi dire nos vitamines morales. Leur manque se traduit par une faiblesse de notre potentiel spirituel.
L’autel – mizbeah, ou la stèle – matseva Les lieux réservés au culte portent le nom de ‘’mizbeah’’ –autel, ou ‘’matseva’’ – stèle. La Thora nous fait part que nos patriarches se servaient du mizbeah ou de la matseva comme monument pour rendre le culte à l’Eternel. Ainsi le patriarche Yaacov, sur le chemin, fait une halte à Beth El, prend une pierre et la met à son chevet. A son réveil, il l’érigea comme pierre commémorative et versa de l’huile sur son sommet (Gen. XXVIII – 18). A son retour de Padan Aram, Yaakov passe par ce même lieu , érige de nouveau une matseva et y verse une offrande de libations. Et pourtant la Thora nous recommande formellement: ‘’N’érige pas de matseva chez toi, chose odieuse à l’Eternel ton D…’’ (Deut. XVI – 22). L’on constate que la Thora ne s’est pas contentée de formuler cette interdit tout simplement ; elle souligne de plus le sentiment de rejet qu’inspire cette pratique, à l’Eternel. Ces deux enseignements apparemment contradictoires, suscitent ce commentaire de Ibn Ezra qui précise à cet égard que l’interdit exprimé dans le texte de la Thora vise l’érection d’une matseva, d’une stèle, en vue d’un culte idolâtre. D’où la répulsion de l’Eternel pour cet édifice. Ce qui n’est pas le cas lorsque la matséva est promue à un service cultuel rendu à l’Eternel, tel que l’illustrent nos patriarches. Cependant Rachi (Rabbi Chelomo Itzhaqi) insiste lourdement sur cette défense de la Thora dressée en stèle, en matseva, même destinée à recevoir des sacrifices à l’Eternel, est rejetée. D… l’abhorre désormais, car cela fait partie du culte cananéen. Et même si l’Eternel l’avait affectionnée du temps des patriarches, elle lui fait horreur maintenant, du fait que les Cananéens l’ont adoptée pour leur culte idolâtre. Il résulte de cet enseignement de Rachi que l’interdit connu sous le nom de ‘’houkat ha goy’’, soit de la pratique, d’un statut, adopté par l’idolâtre, qui nous est prohibé, s’applique également à un objet ayant été en usage au sein de la communauté juive, et adopté par la suite par les non-juifs pour leur culte. C’est le cas de nos jours , par exemple, de l’orgue dans une synagogue. Quoique les instruments de musique aient été jadis utilisés dans le Temple, leur usage de nos jours peut créer l’amalgame et la confusion, et de ce fait ,il est interdit. Nahmanide s’interroge à propos de cette explication de Rachi et établit pour sa part une distinction nette entre la matseva, monument fait d’une stèle sur laquelle on fait une offrande de libations de vin ou d’huile, et le mizbeah, l’autel, édifice confectionné d’une quantité de pierres, sur lequel sont offerts les sacrifices , holocaustes, expiations, les offrandes rémunératoires etc… Celui-ci n’a pas été interdit parce qu’on s’en servait au Temple. Le Rabbin Cook (Rabbi Avraham Itshaq Ha Cohen) dans ses ‘’Eguiroth’’, justifie le pourquoi la stèle est devenue un objet abhorré par l’Eternel, en se référant à l’enseignement de Maïmonide. Ce dernier définit la stèle, la matseva, comme étant un monument autour duquel on se réunit pour un service cultuel. Cette forme d’adoration vouée à l’Eternel était appréciée telle que à l’époque des patriarches. Les peuplades d’antan ne souffraient pas encore d’un abîme de discorde, comme l’illustre le patriarche Avraham en multipliant les appels à toute personne de diriger son cœur et son esprit vers le créateur. Mais si à l’époque d’ Avraham un tel cérémonial autour d’une stèle, d’une matseva, ne prêtait pas à confusion, il n’en était plus de même du temps de ses descendants. Et tout particulièrement au niveau des enfants d’Israël après la réception de la Thora et des mitzvoth, au mont Sinaï. Dès lors la pratique d’un mode de vie détaillé et réglementé ne peut s’effectuer pleinement que dans le cadre d’une maison, d’un foyer, à l’abri de toutes les mouvances et les influences néfastes de l’extérieur. C’est à cet état , à ce cadre familial, que le patriarche Yaakov fait allusion en invoquant l’Eternel : ‘’Que cette pierre que j’ai érigée en commémoration de ce moment où je me tiens démuni, sur cette plaine dégarnie, avec la perspective d’un avenir entièrement béni de D…, soit élargie en maison dans laquelle sera vécue une vie telle, que D… viendra y résider’’. C’est dans cette vision et cette espérance que nos Sages disent dans le Talmud :’’Rabbi Eleazar dit : que signifie cette parole du prophète Isaïe : ‘’Plusieurs peuples partirent et diront : allons-nous en , montons vers la montagne de l’Eternel, vers la maison du D… de Jacob…(pour qu’Il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers, car de Sion provient la doctrine de la Thora, et de Yeroushalaïm la parole de D…) (Is. II – 3) (Psahim 88 a). Et le Talmud explique: le nom de Jacob mis en exergue souligne que ce n’est nullement comme le patriarche Avraham préconisait, en identifiant ce lieu à une montagne, ni comme le patriarche Isaac qui la nommait un champ, mais comme le patriarche Yaakov qui l’a appelée maison. En effet, la montagne est un lieu élevé auquel on peut affluer de toutes parts. Il illustre la vocation du patriarche Avraham qui lance un appel pour rapprocher les créatures de leur créateur et les amener à invoquer le nom de l’Eternel. Pour Isaac, ce lieu où l’homme est susceptible de rencontrer son créateur est comparable à un champ qu’il faut labourer, ensemencer et arroser pour en extraire le fruit. Certes, ce champ est délimité par une clôture, mais reste néanmoins exposé à tous les vents. Enfin pour Yaakov, ce lieu d’élection, c’est la maison entourée de murailles protectrices ne donnant accès qu’à celui qui désire y pénétrer et qui a le mérite d’y être accueilli. C’est là l’approche préconisée pour atteindre la proximité de l’Eternel. La matseva, la stèle composée d’une seule pierre est un monument destiné à réunir autour de lui une assemblée appelée à trouver son unité. A l’instar de cette pierre, tous les éléments de cette assemblée sont invités à fusionner , et par delà à adhérer à la foi, au culte du créateur. Le mizbeah, l’autel, procède d’une autre forme d’abnégation. Il représente l’union de chaque pierre, de chaque élément, appelés à œuvrer et à mettre sa personnalité, tout en gardant son entité, pour former le corps de l’autel qui sert de réceptacle de l’offrande à l’Eternel.
Grand Rabbin Chalom Benizri.
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