Beshala’h : Qui a ouvert la mer ? (09/01/2014)


Lphysique peut très bien expliquer l’ouverture de la mer à la traversée des enfants d’Israël.

La Emouna – foi d’Israël- est capable d’associer Dynamique des fluides et miracle divin.           

Le soleil se couchait dans l'est du delta du Nil. Un homme se tenait sur le rivage d'une grande mer de roseaux. Lorsque le crépuscule tomba sur la terre d'Egypte, il leva son bâton. Un vent hurlant soufflait de l'est toute la nuit, et le matin, l'homme vit un spectacle étrange et merveilleux! La mer avait complètement disparu, emporté à l'ouest, et les gens pouvaient marcher sur la terre ferme où encore hier des poissons nageaient et des bateaux naviguaient. L'homme était émerveillé de ce spectacle, de la puissance du vent sur l'eau. Le nom decet homme n’est pas Moïse, mais le major-général Sir Alexander B. Tulloch. Il a servi dans l'armée britannique en 1882, pas dans l'armée des hébreux de 1250 AC. Et la tige est celle de  l’arpenteur, pas le bâton d'un prophète. Néanmoins, Tulloch a reconnu la similitude entre l'événement et le récit bien connu de notre parasha – K’riat Yam Souf.

L’épisode pour le monde religieux semble dérangeant. Car si un fort vent d'est ayant soufflé toute la nuit durant la sortie d'Égypte a fait reculer les flots de la mer, Moïse n’est plus l’auteur du miracle. Plus troublant : la dynamique des fluides – partie de la physique qui explique le mouvement des eaux - a sa propre explication du phénomène. En effet, depuis les recherches de Carl Drews, nous –scientifiques- menons des simulations qui correspondent à ce qui est décrit dans le livre de Shemot. Ces simulations sur ordinateur montrent, par exemple, que le vent, en poussant les eaux d'un lac ou d'un océan toujours dans la même direction, peut parfois permettre le dégagement d'un passage à sec temporaire et la traversée à pied du plan d'eau victime de ce phénomène naturel.

En abrégé, le vent fait bouger les eaux d'une manière qui, conformément aux lois de la physique, crée un passage sûr encadré des deux côtés par les flots. Ainsi, à l’endroit même de la séparation (Yam Suf-Nuweiba) des ventsd'environ 100 km/h, soufflant de façon continue pendant une douzaine d'heures, pourraient avoir fait reculer des eaux profondes de 1,80 mètre et former un passage de 5 kilomètres de long ouvertpendant 4 heures. Des conditions qui vont ensuite laisser brusquement les eaux reprendre leur place. Ce qui explique comment les soldats du pharaon, lancés aux trousses d’Israël, auraient pour leur part été engloutis par les eaux, soudainement revenues à leur place.

C’est pour ce genre de miracles, traduisibles en phénomènes scientifiques, que la Emouna joue un rôle essentiel. Car, si pour la tradition chrétienne, la foi est opposée au Rationnel, Pour nous la raisonscientifique conforte la Emouna. En effet, la tradition d'Israël enseigne que l'on ne peut avoir pour objet de foi que des récits qui sont validés par la raison ou bien prouvés par des faits (Kuzari, I). La traversée, relatée dans notre parasha, n’a donc rien d’incompatible avec les roues de chars en or, les os humains et autres squelettes de chevaux retrouvés à Nuweiba – endroit même du passage de la mer. Bien au contraire, les noms «Pharaon», «Moïse», «Mitsraïm» ne figurent probablement pas par hasard sur ces colonnes datant du XIIIème. Enfin, la découverte d’un pont de terre intact visible encore aujourd’hui signale qu’Emouna et Rationnel avancent p-e dans la même direction. 

Shabbat Shalom,

Lionel Benizri.