Vaye’hi : Le sens des bénédictions (12/12/2013)


Douze conceptions se disputent la Royauté : Quel est le choix de Yaakov ? Pourquoi lui ? 

La complémentarité de ces 12 caractères différents est à la base de la stabilité politique.

Le point culminant de la parasha se situe dans la mise au point des fonctions nécessaires au royaume d’Israël à travers les bénédictions que Yaakov transmet à ses enfants avant de mourir. Don Itzhak Abrabanel, diplomate et homme d'affaires juif du XVème siècle, interprète les bénédictions comme étant la justification du choix de Yehuda comme détenteur du pouvoir en Israël. Tentons donc d'analyser sur quoi repose la disqualification de chacun des frères et d'intégrer la valeur ajoutée de la tribu de Yehuda. 

Reuven, à cause de son impétuosité, risque de mener une politique de précipitation afin d’obtenir des résultats instantanés au risque de bafouer les valeurs de base de la Nation.

Siméon et Levi savent défendre l’honneur de la Nation mais ils sont violents. Leur fanatisme, bien qu’utile dans des circonstances exceptionnelles, ne peut pas assurer la permanence politique. Il faut donc les disséminer en Israël pour qu’ils deviennent source de bénédiction.

Zevulun, mêlé au commerce international, pourrait être amené à préférer les intérêts du "Fond Monétaire Internationale" à ceux de son propre peuple. Car le développement des régions (symboles de « Sidon ») est, pour lui, plus important que celui de la Nation d’Israël.

Issakhar, porté essentiellement sur l’étude, risque de renoncer à l’indépendance politique. Il préfère être gouverné par des autorités étrangères afin d’étudier en toute tranquillité.

Dan, le combattant de guérilla, Gad l’homme d’armée, Asher l’économiste, et Naphtali l’orateur d’envergure, sont tous trop focalisés sur leurs domaines respectifs pour posséder la vision d’ensemble nécessaire au dirigeant de l’état. 

Yosseph, détenteur du pouvoir en Egypte, juste entre tous, semble le mieux placé mais ne peut cependant pas prétendre à la royauté perpétuelle, car il n’entraine pas l’adhésion de ses frères.

Benjamin est l’homme choisi par l'Eternel pour les commencements (royauté de Saul) et pour les clôtures (Esther), mais ne peut assurer la continuité du pouvoir dans l’histoire d’Israël. 

Il reste Yehuda, qui emporte le soutien de ses frères. Il connait le secret de la patience, indispensable en politique. Il est décrit comme un lionceau (gour) qui devient lion (arie), puis un lion géant (lavi). Sa force est de rester fidèle à des buts éternels et ainsi aborder les difficultés de la réalité. Il est donc celui qui est capable d’entreprendre la libération d’Israël, dont les sages du Talmud (Yer. Berakhot I,1) ont dit qu’elle se réalise progressivement.

Shabbat Shalom, 

Lionel.