Vayera: Le point d’attache (17/10/2013)
Vision à moyen terme : Attacher notre réalité humaine à l’idéal divin.
Mission quotidienne : tracer une droite entre le concret et le projet.
Des différentes segmentations de la torah (en chapitres, Parashiot et autres), celle proposée par le Rav Zvi Yehuda Kook est unique. Celle-ci divise toute la torah par couples de Parashiot. Comme la réalité est composée de 2 aspects (objectif-subjectif), il considère que chaque « couple » comprend une section exprimant le projet et la deuxième l’expérience vécue.
Le personnage traité dans notre double section Lekh-lekha – Vayera est Avraham. Mais, si nous avons découvert Avram dans son projet initial la semaine passée, ce n’est que cette semaine qu’Abraham nous apparaît dans ses épreuves humaines. Dans la section précédente, il est présenté comme détaché spirituellement de toute sa génération ; si unique qu’il se verra attribué la tâche de bâtir un état exemplaire pour le reste du monde. Mais cette semaine, il est plus proche de nous ; il devient Av-Raham (père de la multitude).
Abraham est donc en marche vers la plus difficile des épreuves humaines : sacrifier son fils sur « une des montagnes (au pays de Moria) que D’ieu lui montrera ». Le lieu exact de la ligature n’est donc pas mentionné. Alors comment se fait-il qu’Abraham, au 3ème jour de cette expérience, « lève les yeux » et « voit L’ENDROIT (exact) de loin » ? D’un point de vue topographique, il est vrai qu’Abraham (qui vient du sud) ne peut apercevoir le pays de Moria (au nord) pour la première fois que du lieu où il « leva les yeux » (Armon hanaziv). Mais cela n’explique pas comment la montagne exacte dont D’ieu a parlé lui est subitement connue…
Rashi explique qu’Abraham sait qu’il s’agit du mont du temple car il y voit « un nuage attache a la montagne ». Que cette vision représente une métaphore où reflète une réalité tangible, les éléments ont une importance capitale. Le nuage est une excroissance du ciel vers la terre. La montagne, elle, est une excroissance de la terre vers le ciel. Le projet céleste est-il lie à notre réalité terrestre ? En d’autres termes, le monde des idées – Spirituel – est-il rattachable à notre environnement concret –Matériel ? La réponse est oui.
Cette idée centrale traverse d’ailleurs tout le livre de Bereshit. Abraham réunit le ciel et la terre à Jérusalem, Isaac (Newton) unifia la mécanique céleste et physique terrestre et Yaakov dessinera une échelle reliant les deux. Il me semble donc que, si l’épisode du sacrifice nous enseigne que la liaison est possible, c’est a nous de dessiner la droite du projet au concret.
Shabbat Shalom,
Lionel Benizri.