BÉRÉCHITE (Genèse)
CHÉMOT (Éxode)
VAYIKRA (Lévitique)
BAMIDBAR (Nombres)
DÉVARIM (Deutéronome)

 

 

Les frontières du libre-arbitre 

Le don du libre-arbitre clairement énoncé, trouve sa source dans ce verset de la Thora : ‘’Je prends à témoin contre vous, en ce jour, le ciel et la terre : J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, tu choisiras la vie afin que tu vives, toi et ta descendance’’ (Deut. XXX – 19).

Rachi rapporte à ce sujet : ‘’Le Saint Béni soit-Il, dit aux enfants d’Israël : Considérez les cieux que j’ai créés pour vous servir ; ont-ils modifié leur caractère ? Est-il arrivé que le disque du soleil ne se soit pas levé à l’orient pour éclairer le monde entier ?’’ Comme le proclame l’Ecclésiaste : ‘’Le soleil se lève et le soleil se couche…’’(Eccl I -4 &5) Considérez la terre que j’ai créée pour vous servir: A-t-elle modifié son caractère? Est-il arrivé que vous l’ayez ensemencée sans qu’elle germe ou que vous ayez semé du blé et qu’elle produise de l’orge ? Eux qui  existent sans espoir de récompense, sans crainte de perte, leur mérite n’est pas récompensé, leur faute n’est pas punie, ils n’ont pas changé leur nature. Vous, dont les mérites sont récompensés, les fautes punies, ne devriez-vous pas encore beaucoup plus, vous conformer aux lois de votre créateur’’.

 Maïmonide affirme que l’univers tout entier est un immense chœur qui chante des hymnes à la gloire de l’Eternel : chaque étoile et chaque astre a sa personnalité qui lui est propre ; chacun a conscience de soi-même, de son existence et de son rang vis à vis de D… Il nous est bien connu par ailleurs que la présence permanente de la Providence divine oriente la démarche de l’homme et ses œuvres. Comme l’atteste cette parole du Roi David : ‘’L’Eternel affermit le pas de l’homme intègre, et Il prend plaisir à sa conduite’’(Ps. XXXVII – 23). Et à sa suite, son fils le Roi Salomon dit en des termes semblables dans le livre des Proverbes : ‘’Les pas de l’homme sont dirigés par D…, mais combien l’homme doit considérer sa voie!’’(Prov. XX – 24).Comment définir dès lors les limites du libre-choix offert à l’être humain ? D’autres enseignements confortent davantage encore cette interrogation. Tel cet adage de nos Sages : ‘’La subsistance de tout être est décrétée le jour du nouvel-an’’. Ainsi tout le gain qu’il amassera l’année durant est fixé à l’avance . La nature de la nourriture et sa qualité nutritive sont livrées au pouvoir du créateur. Le Talmud rapporte à ce sujet un témoignage éloquent : ‘’Une personne démunie vint réclamer la tsédaka auprès d’un des maîtres du Talmud du nom de Rava. Ce dernier lui dit : Que désires-tu manger ? Il lui répondit : Je voudrais un poulet farci et un bon vieux vin. Rava lui rétorqua: Ne crois-tu pas réclamer exagérément de la société ? Il lui répondit : Est-ce de leurs biens que je désire me nourrir ? C’est de ce que me donne le Saint Béni soit-Il, que je mange. Comme dit le psalmiste : ‘’Tous les yeux se tournent avec espoir vers Toi, et, Toi, Tu leur donnes leur subsistance en temps voulu. Tu ouvres la main et rassasies avec bienveillance tout être vivant’’(Ps. CXLV – 15). Le texte emploie expressément ‘’au temps voulu’’ par la personne dans le besoin , bé’ito, et non au temps voulu par eux, bé’itam ; ce qui indique que pour chacun individuellement D… prévoit sa subsistance. Et les hommes qui la distribuent ne sont que ses messagers. C’est pourquoi je ne romps pas avec mes habitudes. Sur ces entre faits, la sœur de Rava, qui ne l’avait pas vu depuis treize ans, apparaît à la porte chargée d’un présent, un poulet farci et une bouteille de vieux vin. Rava se dit en son cœur : C’est surprenant qu’on m’apporte ce genre de repas inhabituel pour moi. Il  comprit alors que c’est là la réponse que vient de lui donner son hôte, et l’invita à partager cette bonne nourriture providentielle’’ (Ketouboth 67 b).  Même le choix de l’âme sœur ou l’acquisition d’une maison ou d’un champ, sont décrétés par la Providence suprême qui dirige les événements et les coordonne selon sa volonté. Comme dit Rav Yehouda au nom de Rav : ‘’Quarante jours avant la formation du fœtus, une voix céleste s’écrie du ciel : La fille de tel pour untel, la maison de tel pour untel, le champ de tel pour untel’’(Sota 2 a). Même à propos du moindre coût ou du moindre geste, nos Sages du Talmud affirment que cela ne survient que si le ciel l’a décrété. Quel est donc le champ du libre-arbitre offert à l’homme ? Nos Sages disent que le libre-arbitre s’étend à deux larges domaines de la vie de l’homme. Celui défini par le Roi Salomon dans son livre des Proverbes : ‘’Des lacets et des pièges sont semés sur la route du pervers ; qui tient à sa vie s’en éloigne’’(Prov. XXII – 5). En d’autres termes, tout ce qui concerne les mesures et les précautions à prendre pour préserver la santé, l’homme en a la charge. Toute négligence en ce domaine, il en supporte les conséquences et il en est le seul responsable. C’est pourquoi la Thora nous recommande : ‘’Prenez donc bien garde à vos âmes…’’(Deut. IV – 15). Aussi, tout ce qui peut occasionner une souffrance et un dommage corporel, lui incombe. Certes, la guérison, la mort et la vie nous sont octroyés par l’Eternel ; mais la violence attirée sur soi relève du fait de l’homme. Comme disent nos Sages du Talmud : ‘’Etre la proie du lion ou la victime du voleur est entre les mains du ciel, mais se préserver des épines et des pièges, cela est laissé au choix de l’homme’’(Ketouboth 30 b). Le deuxième domaine dans lequel s’exerce la liberté de l’individu, c’est dans la déférence qu’il observe vis à vis de son créateur. Comme disent les Sages : Tout est entre les mains du ciel sauf la crainte du ciel. C’est ce qu’exprime Moïse notre maître : ‘’Et maintenant Israël que te demande le Seigneur ton D…, sinon de craindre le Seigneur ton D…, d’aller dans toutes ses voies, de l’aimer et de le servir de tout ton cœur et de toute ton âme’’(Deut. X – 12). Chimchon Raphaël Hirsch note à ce propos : ‘’Ce n’est que par un acte empreint d’une liberté totale que l’homme reconnaît son maître, qu’il se soumet librement à la volonté de son créateur. Le judaïsme affirme clairement que D… s’est imposé volontairement et librement le respect de la personne humaine, le respect de sa   faculté   de   choix,   afin  de faire bénéficier l’individu des conséquences heureuses que comporte l’acceptation libre d’un principe moral. Cette liberté du choix est le critère essentiel de la vie de l’homme. C’est uniquement en cela que les chemins de l’homme et de la bête se séparent. En renonçant à cette faculté de choix, ‘’en se laissant vivre’’, l’homme manque totalement le seul chemin capable de l’amener à son véritable but.

 

 

L’élan du cœur 

 

Les premiers versets de ce chapitre (XXX – 1 à 10) sont consacrés à la téchouva, au retour aux sources, annoncées pour l’avenir, qui devra se réaliser tant sur le plan collectif que sur le plan individuel.  C’est alors que D… reviendra avec tes captifs, il aura pitié de toi et te rassemblera nouveau d’entre les peuples, parmi le Seigneur t’aura dispersé ».

 

Ba’hya exprime l’idée que ce verset fait état de deux retours d’exil.  Celui des dix tribus perdues et ensuite les deux tribus de Yehouda et de Benjamin.  Le rassemblement des dix tribus fait allusion aux éléments les plus libéraux et les plus assimilés parmi les enfants d’Israël, aux autres nations.  C’est ensuite que l’élite de la nation issue de Yehouda et de Benjamin, se rassemblera au pays. 

 

Et alors que les dix tribus auront la charge de construire le pays d’Israël, les descendants des deux autres tribus édifieront sur la terre d’Israël un véritable royaume de D … 

 

Les versets 15 à 20 qui clôturent ce chapitre, se rapportent au libre-arbitre, ce don exceptionnellement précieux offert à l’homme, qui lui permet de se forger une identité et de se frayer la voie dans la vie.   C’est pour cela que l’homme remercie D … en prononçant tous les matins sous une forme allégorique, cette bénédiction : « D… Tu es la source de la création, notre D … roi de l’univers nous Te rendons grâce d’avoir accordé à notre cœur le discernement entre le jour et la nuit » ; en d’autres termes, entre le bien et le mal.

 

Entre ces deux thèmes exposés dans ce chapitre, se trouvent, les quatre versets suivant : Car cette loi que Je te prescris aujourd’hui n’est pas trop élevée pour toi, ni trop lointaine.  Elle n’est pas au ciel pour que tu dises : « Qui montera pour nous au ciel nous la chercher pour nous la faire entendre, que nous la mettions en pratique ! « Elle n’est pas au-delà des mers pour que tu dises : Qui ira pour nous la chercher, nous la faire entendre, que nous l’accomplissions». Elle est au contraire très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur, pour être accomplie »

 

Comment considérer la séquence de ces versets ? Se rapporte-t-elle au devoir devoir de repentir énoncé aux versets précédents, ou au choix offert à l’homme de l’orientation qu’il désire donner à sa vie ?  Ou alors, il s’agit là d’un passage consacré au devoir de l’étude de la Thora dans son ensemble.  Il ressort de ces divers commentaires, que ce passage sert de transition entre la quête d’un retour aux valeurs prônées par le judaïsme et le don du choix du bien et du mal offert à l’homme, qui passe par la connaissance approfondie de la Thora.  Seule l’étude nous permet de connaître la valeur de chaque mitzva, d’après son contenu en pensée, en paroles et en actes.

 

Ba’hya affirme que les prescriptions de la Thora diffèrent les unes des autres.   Certains sont à accomplir par la pensée, telle que la foi en le monothéisme ; d’autres par la parole, telle la prière ; et d’autres enfin par l’action, telles que les sacrifices au Temple.  Par ailleurs, les mitzvoth atteignent un niveau d’autant plus élevé lorsqu’elles sont complètement déconnectées de l’action purement matérielle, pour s’incarner dans la parole et devenir enfin réservées exclusivement à la pensée, à l’esprit humain.

 

Mais par dessus tout, l’essentiel est que l’intention du cœur soit bonne.   Comme l’atteste cette anecdote talmudique à l’expression de la Thora « dans ta bouche et dans ton cœur » :

 

Une personne soucieuse de laisser après sa mort une œuvre qui puisse profiter à ses semblables, avait écrit de nombreux livres et instruit de nombreux disciples , non pour la gloire de l’Eternel, pour l’amour du ciel, mais dans l’intention avérée d’être honorée et couverte de titres et d’honneur.

 

A l’opposé, une autre personne déployait toutes ses forces et travaillait d’arrache-pied sa vie durant, pour l’amour du ciel ; mais sans réussir vraiment à laisser des écrits ou à marquer des disciples.  Il ne fit rien qui puisse servir à le glorifier et à se souvenir de lui, après sa mort. 

 

Et c’est néanmoins lui qui l’emporta devant l’Eternel.  Car tout ce qu’il avait réalisé était fait pour l’amour du ciel « Or l’Eternel demande le cœur » Comme dit notre verset : Dans ta bouche et dans ton cœur pour être accompli »

 

 

 

Kol Israël Arévim Zé Lazé

 

Moché Rabbenou introduit son discours par ces mots : ‘’Vous vous tenez aujourd’hui tous ensemble devant l’Eternel votre D…’’ (Deut ; XXIX – 9).

 

En d’autres termes, aujourd’hui, chacun individuellement et tous ensemble, vous vous présentez devant l’Eternel ; précisément en ce jour, à l’orée de votre entrée en terre d’Israël. Ainsi, c’est  dans de telles dispositions, que les enfants d’Israël peuvent accéder au niveau supérieur de la connaissance de l’Eternel, et se tenir devant Lui. L’expression ‘’devant l’Eternel votre D…’’ mise en rapport avec le terme ‘’koulekhem – tous’’, souligne le lien entre l’union des enfants d’Israël et la manifestation pleine et totale de l’Eternel. Comme attestent les Sages dans le Midrach Tanhouma : Au début de l’œuvre de la création , lorsque l’univers était en phase de réalisation, seul le nom de Elokim se manifestait. Mais lorsqu’il fut complètement achevé, le nom divin s’est révélé également dans son entièreté, comme le confirme le texte ‘’Le jour où l’Eternel D… fit les cieux et la terre’’(Gen. II). Il en va de même  lorsque les enfants d’Israël se dressent tous ensemble collectivement et individuellement, ainsi que le texte le souligne :’’Vos têtes, vos chefs de tribus, vos anciens, vos fonctionnaires, tout homme d’Israël, vos enfants, vos femmes et l’étranger qui est au milieu de ton camp; car c’est seulement là qu’ils peuvent constituer un corps entier devant l’Eternel D…’’(Deut. XXIX – 10).

 

Ce lien indéfectible des enfants d’Israël à leur terre, s’exprime avec force à travers ce verset qui établit la loi de la solidarité des enfants d’Israël, et qui a pour conséquence la responsabilité collective et fait l’objet d’une controverse rapportée dans le Talmud.

 

La source de cet enseignement se trouve dans le verset de la Thora : ‘’Les choses cachées appartiennent au Seigneur notre D…, mais les fautes manifestes nous appartiennent à nous et à nos enfants, afin que nous agissions selon toutes les paroles de cette loi’’(Deut. XXIX – 28).

 

Le Talmud interroge : Pourquoi la tradition nous enjoint-elle de surmonter de points les lettres de l’expression ‘’lanou oulvanénou’’ ainsi que la lettre ‘ayin de ‘ad olam ? Il nous est bien connu que les mots dont les lettres sont surmontées traditionnellement d’un point, indiquent que le sujet est atténué quelque peu ; comme si ces points jetaient une ombre et indiquaient une restriction de l’enseignement énoncé par ces mots.

 

Rachi fait remarquer qu’en vérité ces points devaient être portés par les mots ‘’Hachem Elokénou’’ ; mais par égard pour l’Eternel ils ont été placés sur ‘’lanou oulvanénou’’ pour indiquer que c’est seulement après avoir traversé le Jourdain et posé le pied  sur cette terre, que les enfants d’Israël étaient investis de l’alliance et de l’obligation d’être solidaires les uns des autres. En effet Moïse notre maître entendait établir fermement la conscience nationale du peuple juif sur sa terre, sur base de la responsabilité collective. Et ce pour bien signifier que celle-ci ne doit pas permettre à l’individu de se croire en sécurité, aussi longtemps que la collectivité observe la fidélité à D… en transgressant pour son compte la loi et la constitution. En somme, la responsabilité collective n’exclut pas la responsabilité individuelle. Par analogie, l’amour de D… et ses actions protectrices s’étendent non seulement à la nation, mais également à chacun de ses membres. 

 

C’est à ce propos que la discussion s’engage  entre Rabbi Yehouda et Rabbi Nehemiya dans le Talmud (Sanhedrin 43 b). Rabbi Yehouda dit que les points portés traditionnellement sur les lettres  de l’expression ‘’lanou oulvanénou’’ nous informent que la responsabilité engagée par la collectivité suite à une infraction cachée d’un de ses membres, n’était frappée du châtiment encouru qu’à partir du moment où les enfants d’Israël avaient traversé le Jourdain pour s’établir sur leur terre. Alors qu’auparavant lorsqu’ils s’étaient engagés dans l’alliance au pied du mont Eval et du mont Guérizim, la communauté ne devait rendre compte de cette responsabilité collective que pour la faute manifeste d’un individu. A cela Rabbi Nehemiya rétorque : Comment peut-on punir la communauté pour l’intention d’un individu ? Peut-on connaître les pensées d’autrui ? C’est précisément là le sens des paroles de la Thora ‘’Je ne vous punis pas pour les pensées cachées, elles appartiennent au Seigneur notre D…, l’individu seul en répondra. Mais les fautes manifestes nous appartiennent à nous et à nos enfants, pour que nous puissions faire disparaître le mal d’entre nous. Si nous n’en faisons pas justice, la communauté en sera châtiée.’’ Ainsi donc, conclut Rabbi Nehemiya, la communauté d’Israël n’a jamais été tenue pour responsable des fautes manifestes, et encore moins des fautes dissimulées d’un de ses membres. C’est uniquement lorsque les enfants d’Israël effectuèrent le passage  du Jourdain pour s’établir sur leur terre, qu’ils prirent sur eux la responsabilité collective et se trouvèrent garants pour la faute manifeste d’un de leurs membres. En conclusion, selon Rabbi Nehemiya, l’obligation de la solidarité selon le principe ‘’les enfants d’Israël sont garants l’un envers l’autre’’, se rapporte aux actes manifestes. Autrement dit, tous ceux qui ont la faculté d’empêcher la violation de la loi ou l’omission du devoir et qui n’ont pas exercé cette influence, sont tenus comme co-reponsables. 

 

Le Grand Rabbin Avraham Itzhaq Ha Cohen Kook examine à la lumière de cette discussion de vue entre Rabbi Yehouda et Rabbi Nehemiya, la question de savoir si l’ordonnance de la Thora relative à la réprimande, constitue le fondement de ce grand principe de la responsabilité collective. On pourrait faire prévaloir qu’étant en devoir de réprimander le prochain afin de redresser les torts causés et de veiller à ce qu’il s’engage dans le bon chemin, il découle que nous sommes liés et solidairement responsables, donc garants l’un de l’autre. Ou alors, c’est sur base de notre responsabilité collective que s’établit le devoir de réprimander l’autre pour son égarement. 

 

Aussi, pour Rabbi Yehouda qui soutient que l’obligation de la solidarité  se rapporte également aux fautes cachées, il est évident que le principe de la responsabilité collective n’est aucunement lié à l’ordonnance de la réprimande, puisque la faute commise ne nous est pas connue. 

 

Pour Rabbi Yehouda, il est un fait établi que les âmes sont liées les unes aux autres et la déchéance d’une personne porte atteinte aux autres.  Ce lien indéfectible et l’influence bénéfique ou maléfique, s’exercent de l’une sur l’autre, quelle que soir la nature de la faute commise par l’individu dans la discrétion ou d’une façon manifeste. 

 

Pour Rabbi Nehemiya  par contre, qui professe que la responsabilité collective n’est engagée que pour les fautes manifestes, il serait logique d’en déduire que celles-ci sont un corollaire de la prescription de la Thora relative à la réprimande.

 

Le rabbin Avraham Itzhaq Ha Cohen Kook développe davantage cette réflexion et attire notre attention sur le fait que l’ordonnance de la Thora de la réprimande, relève de la règle soumise à l’ordre de ‘’koum ‘assé’’ qui réclame de l’homme de se dresser et d’agir. Le manquement à cet ordre de la Thora le rend coupable de ‘’chev vé al taassé’’’ -  de d’être abstenu et de ne pas avoir agi. Nous pouvons ainsi conclure qu’il est de notre devoir de nous dresser et d’agir pour contribuer à ce que notre communauté soit solidaire, qu’elle soit unie derrière nos valeurs permanentes, qu’elle soit engagée vaillamment à soutenir le droit, la vérité et la paix pour ne pas être taxée de léthargie et de courir le risque de la dislocation, de la division, de la zizanie, en voulant nourrir avant tout son ego. Car chacun individuellement et nous tous, nous nous tenons devant l’Eternel notre D…

 

 

 

 

 

Grand Rabbin Chalom Benizri.